Capturne

Après un an de concerts, de festivals et de premières parties, entre la France et la Belgique, Capturne pose ses amplis et rassemble ses textes pour enregistrer son premier EP éponyme. Une sortie de scène agile, pour prendre le temps de remplir son univers musical aux contours déjà bien tracés d’un EP cinq titres.

Cinq morceaux font ainsi les présentations avec Léo Couture, Lucas Terrier, Anthony Dupuy, Théo Pichon et Alex Caironi comme si chacun avait finalement le sien. Parmi des titres écrits collectivement se glissent aussi ceux composés quelques années en arrière par Léo, chanteur et guitariste du groupe : Filtered et Listen Up. Des chansons entêtantes qu’on n’aurait pas voulu abandonner dans une housse de guitare, qui apportent le filtre acoustique parmi l’électrique.

À travers ces partitions défroissées et enregistrées à Noël dernier dans son studio de répétition, le groupe de rock alternatif dévoile alors un autoportrait en noir et blanc dont la saison hivernale aurait pu être une influence. S’y dessine une pop mélodieuse, sur un rythme lancinant, à l’équilibre sur des cordes grinçantes de guitares permanentes.

La balade dans ce climat polaire est saisissante et pourtant si paisible, menée par une voix qui semble nous conter des histoires romantiques sur fond de tragédie. Les Lyonnais nous font ainsi naviguer en eaux troubles mais avec assurance, guidés par une ligne musicale suivie en toute cohérence. En cinq titres, le croquis est précis. Mais on l’avait déjà compris à la lecture de leur presskit, un support plus confidentiel qu’un clip mais dont ils n’ont pas négligé l’importance : collages, mégot, tickets de caisses, pola, pièces rouges… comme s’ils avaient vidé leurs poches sur le papier avant de scanner leurs contenus. En attendant les images du premier clip pour nourrir encore plus l’imaginaire, la musique suffit déjà à nous faire comprendre le rock apaisé de ce boysband estompé.