was successfully added to your cart.
INTERVIEW

Derrière DUO se cachent deux personnes. Bon, ça c’était facile à deviner. Mais précisons qu’il s’agit d’un couple, et même d’un « vrai » couple, du genre qui partage un peu plus qu’une aventure musicale ensemble. Et pour cause : DUO est le projet commun de Luke Pritchard (chanteur et leader de The Kooks) et de sa femme Ellie Rose, auteure compositrice non moins talentueuse.
Au programme de leur premier album ? 11 titres joliment rétros à la complicité lumineuse, fortement inspirés par la musique française des 70’s… Rencontre.

À quel moment êtes-vous passés de “On compose et on joue quelques titres pour le fun” à “Ok, faisons un album complet ensemble » ?

E : Cela s’est fait de manière très naturelle, on a défini une direction et une vision pour notre musique. Par exemple, on savait que l’on voulait faire des vidéoclips, et on était très inspirés !

L : On a eu de très belles réactions quand on a joué nos chansons pour la première fois. Je me souviens d’une soirée avec des amis dans un bar de Soho, où ils ont rejoué “Don’t judge” 5 fois d’affilée donc c’était plutôt encourageant !
C’est là que l’on s’est dit que des gens pourraient apprécier un album entier. Nous avions déjà plusieurs chansons de prêtes et il y a eu le premier confinement, qui nous a permis d’avoir tout le temps que l’on voulait pour composer cet album.

Avez-vous un souvenir particulier à nous partager de la phase de composition ou des enregistrements ?

E : Oui, la fois où les membres de The Kooks sont venus et ont joué sur “Lolita, no !”.
C’était vraiment une soirée magique, on ne les avait pas vu depuis très longtemps à cause du confinement. Nous avons bu, dansé et chanté ensemble, on a passé une très belle nuit !

L : Oui effectivement c’était une super soirée, on ne les avait pas vu depuis une éternité donc tout le monde était heureux d’être réuni dans le studio. Ils adorent tous Ellie en plus, c’était vraiment cool.
Je garde aussi un très bon souvenir de notre premier enregistrement dans la maison de ma grand-mère, sous la neige, lorsque l’on écrivait la chanson “Darling”. Cette maison se trouve sur l’île de Wight, un endroit aussi beau qu’atypique.

Quelle est votre chanson préférée de l’album et pourquoi ?

E : Ça change souvent mais en ce moment c’est “French House” car ce mois-ci marque l’anniversaire de notre rencontre et c’est le sujet de la chanson.

L : Peut-être “Pontiac GTO”, parce que l’interprétation d’Ellie est vraiment sublime. Elle te fait vraiment voyager sur cette chanson.

Dans le clip qui accompagne “Darling”, il y a de nombreux moments de complicité entre vous deux. Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur la réalisation ?

E : Nous sommes allés à Prague et on a passé plusieurs jours avec un couple d’amis, Josh Kern and Asli Oezcelik. Ils sont adorables et c’était super d’être tous ensemble : nous sommes allés dans plein de bars différents, nous nous sommes même faufilés dans un cinéma puis dans un train pour Berlin ! Je trouve qu’ils ont parfaitement réussi à capturer ces moments et l’ambiance de ce voyage.

L : C’était vraiment génial, on voulait associer notre musique a quelque chose d’Européen, et nous aimons beaucoup l’architecture et l’énergie de Prague. On voulait juste qu’ils fassent leur truc à leur manière et qu’ils nous capturent au naturel autant que possible. Ce sont de super photographes et réalisateurs, et ils ont vraiment saisi l’essence de la chanson. 

Luke, The Kooks est maintenant un groupe bien établi, avec plusieurs albums. Comment c’était de commencer un nouveau projet sans se poser des questions du genre “Est-ce que c’est une chanson des Kooks ?” / “Est-ce que les fans du groupe vont l’aimer ?” / “Est-ce que l’on se réinvente assez, mais pas non plus trop ?”… ?

L : C’était vraiment rafraîchissant ! Avec les Kooks j’essaie de ne pas me mettre trop de pression concernant les attentes et les réactions des gens, et j’essaye de constamment nous réinventer mais il y a tellement de gens impliqués dans le processus que ce n’est pas toujours facile… Avec Duo nous sommes juste tous les deux dans notre bulle sans se soucier de ce que pensent les gens. Ce genre de liberté, ça m’a vraiment rappelé le premier album des Kooks ! Ellie a vraiment une vision claire de notre projet et travailler avec elle dans une direction commune était vraiment très agréable.

Ellie, tu as dit à Luke lors de votre première rencontre que ta chanson préférée des Kooks est “Murderer”. Qu’est-ce que tu aimes particulièrement dedans ? Les paroles, l’ambiance ?

E : Toutes les chansons de Luke ont des paroles réfléchies et profondes mais j’ai trouvé que “Murderer” racontait une histoire vraiment exceptionnelle. Un ami m’a fait écouter le titre avant que je rencontre Luke et j’ai été époustouflée, d’ailleurs c’est toujours une de mes chansons préférées de lui !

Vous commencez “Sidewinter” avec “La vérité voyage plus vite que la lumière et plus vite que le son”. Est-ce que c’est une réflexion sur notre époque et ses “fake news” ?

L : On pourrait dire ça ! D’ailleurs c’est quelque chose que j’ai beaucoup ressassé ces derniers temps, c’est dur de ne pas le faire avec tous ces cinglés qui dirigent le monde ! Mais ce qui me fascine vraiment ce sont les différentes facettes de la vérité : on possède tous notre version des choses et des événements. Les mêmes faits peuvent être complètement interprétés — et de bonne foi — de différentes manières. Cette chanson est plus à propos de l’expérience de la vérité à l’échelle individuelle qu’à une échelle sociétale. Le bien et le mal sont une question de point de vue et “Sidewinter” raconte comment deux amants vivent leur amour et leur vérité sans se soucier du regard des autres.

Est-ce que c’est compliqué d’écrire à propos de l’amour lorsque l’on écrit avec son partenaire ? Par exemple, tu veux écrire des paroles et tu te dis “Non je devrais pas dire ça devant lui/elle” ?

E : Ça ne nous est pas encore arrivé mais on communique beaucoup entre nous et on se dit tout ce qui nous passe par la tête dans notre vie de tous les jours, donc il n’y a pas beaucoup de (mauvaises) surprises entre nous !

L : Ahahah, pas vraiment, on s’amuse avant tout et on essaie d’être créatifs, de créer une histoire et une ambiance. La seule exception est “Baby Blue” qu’Ellie a écrite avant que l’on ne travaille ensemble — peut-être à propos de moi d’ailleurs, ou peut être pas — mais c’est tellement facile et fun de travailler avec Ellie qu’il n’y a rien que je ne pourrais pas dire devant elle !

Quel conseil donneriez-vous à un groupe (ou à un duo) composé d’un couple ?

E : Il faut s’embrasser très régulièrement !

L : Il faut accepter les tensions et les disputes, c’est ça qui alimente la musique.

Vous êtes tous les deux fans de musique française, et on sent l’influence de Gainsbourg planer au-dessus de l’album… Quels autres artistes français appréciez-vous ?

E : On aime Françoise Hardy, Lewis Ofman, France Gall, Yseult… On écoute beaucoup de musique française, mais ce sont nos favoris en ce moment !

Si DUO était un vin français, lequel serait-ce ?

L : Du Beaujolais, parce que c’est un vin qui se déguste à température ambiante mais aussi frais : tout aussi parfait pour un pique-nique qu’à boire au pub ! C’est frais et printanier mais avec du corps… et surtout parce que tu peux — et il faut — en boire beaucoup !

Luke, je vous ai vu à Paris avec les Kooks il y a quelques années et l’énergie dans la salle était incroyable. Est-ce que Paris ne serait pas une ville idéale pour un concert de Duo ?

L : Merci beaucoup ! On aime beaucoup jouer en France et à Paris, les concerts y sont incroyables. Paris est numéro 1 sur la liste des villes dans lesquelles on veut jouer avec Duo ! Je rêve de monter un groupe et de jouer dans toutes les salles mythiques parisiennes, d’autant plus que c’est cette ville et cette musique qui nous ont inspirées pour cet album !

Maintenant que vous avez un super album, quelle est la prochaine étape ? Vous avez déjà des idées ?

L : Faire un nouvel album ! On a tellement d’idées que ça va être vraiment cool dès que l’on pourra à nouveau travailler et voyager. De nouvelles collaborations aussi, ce serait super… Et apprendre à chanter et à parler français !

« DUO», leur premier album est disponible sur toutes les plateformes de streaming habituelles.

Crédit photos : Josh Kern / DUO

Retrouvez l’interview en version originale ci-dessous !

When was the moment that you went from « We juste compose and play for the fun of it » to the « We’re gonna do a full album » moment ?

E: It was very natural, we started to think of a vision for our music and knew we wanted to make videos for some of the songs. The album came because we kept getting inspired!

L: We got such good reactions playing the songs too, I remember being in our friends bar in soho and he played ‘don’t judge’ about 5 times in a row, it went down pretty well. I think then we turned around and thought ah people may wanna hear this. Pretty quickly El and I had written a bunch more songs, and then the lockdown came which meant we had the time time to enjoy it and finish them with a complete vision.

Do you have a special memory that happened during the composition phase (or during the recording sessions) that you’d like to share with us ?

E: Having the other boys from The Kooks come and play on Lolita No! was a really magical evening. We hadn’t seen them in so long due to the lockdown so we all drank, danced and sang together which created a really beautiful night.

L: Yes that was a great night. Hadn’t seen them in ages so everyone was buzzed to be in the studio! They all love El and it was a good hang. I also love the memory of our first recordings staying at my late grandmothers house in the snow and writing darling. It was on the Isle of Wight which is a pretty eccentric and beautiful place.

What’s your favorite song of the album (each of you) and why ?

E: it changes a lot but at the moment it is French House as it’s the anniversary of when we met this month and that is what the song is about.

L: Maybe Pontiac GTO because El’s vocals are so iconic. Really takes you for a drive that one.

The videoclip for Darling is full of complicity and glowing moments between the two of you. Can you tell us a bit about the making of the video ?

E: We went to Prague with a couple called Josh Kern and Asli Oezcelik – they were so tender and wonderful to be around. We hung out for a few days, we went to a few different bars and snuck into a cinema then got on a train to Berlin. I think they did a really beautiful job capturing the fun we had.

L: It was really amazing. We wanted to bring the music to somewhere European and love the architecture and vibe of Prague. We just wanted the guys to do their thing and capture us as natural and unforced as we could. They are superb photographer/filmmakers and they really captured the song.

Luke, the Kooks now being a well established band with many albums, was it refreshing to begin a news project without having to ask yourself questions like « Is this a Kooks song ? / Will the fans of the band like it ? / Are we reinventing ourselves enough but not too much ? »… ?

L: It was really refreshing. With The Kooks I wouldn’t say I try to put too much pressure on what people will think and I always want to reinvent, but there are so many people involved and it can feel like that sometimes. With Duo it was just the two of us in our bubble not caring what anyone thought. It definitely reminded me of when I made the first kooks album -that kind of freedom. Ellie just had such a clear vision for us and when you have the direction and drive it’s really joyful.

Ellie, you liked the Kooks’s song Murderer (as you told Luke when you first met), what made you love that song, the lyrics, the ambiance… ?

E: Every song Luke writes has thoughtful lyrics but I thought Murderer had a really exceptional story to it. A friend showed me the song before I met Luke and I was really blown away. It’s still one of my favourite songs of his.

You open the Sidewinter with « Truth like light travels faster than sound » is is a bit of reflection on our current post-truth/alternative fact era ?

L: You could say that. It’s something I have been ruminating on a lot recently. Hard not to with these maniacs running our world. But what really fascinates me is versions of the truth. We all have one and the same set of facts or events can be interpreted, in earnest, in completely different ways. This song is more about the human truth experience than a societal one. Good and bad are up for sale and this song is about two lovers living their truth together and refusing to conform to the worlds version of that truth.

Isn’t it a bit tricky writing about love when you’re writing with your partner ? Like, you want to write some lyrics and you’re like « No i should not say that in front of her/him » ?

E: I haven’t found that yet! But we tend to say everything on our minds in daily life anyways so there aren’t many surprises left between us!

L: Haha ! Not really, it’s often we are playing around really. Trying to be creative and create a narrative and a mood. The excepting I guess is baby blue which El wrote before we started working together, (maybe about me maybe not) ! But she is so easy and fun to work with there’s nothing I can think of I wouldn’t be able to say in front of her.

What advice would you give to some bands/duo made of a couple ?

E: Remember to kiss a lot.

L: Embrace the frictions and arguments it’s what makes the music get there !

You both liked french music, obviously the shadow of Gainsbourg is smiling above the album, but what others french artists do you like ?

E: We love Françoise Hardy, Lewis Ofman, France Gall and Yseult !! We listen to a lot of French music all the time but those are the current favourites.

If DUO was a french wine, what would it be ?

L: Beaujolais, because it is great at room temperature and also great cold. Great for picnics or at the pub. It’s light and springy but also has depth. And mainly because you can, and you should, consume a lot of it…

Luke, i saw you live in Paris with The Kooks a few years ago and both the vibe and the energy were incredible. Don’t you think Paris would be really well suited for a DUO live ?

L: Thanks a lot!! We love playing in France, especially Paris, and that gig was really incredible. Paris is no1 on the Duo list of shows we wanna play. I dream of getting a band together and doing some of the iconic venues. The vibe is perfect for our music as it’s the city and music from there that has completely inspired our album.

Now that you have a really fine album, whats the next move ? Do you already have some ideas ?

L: Make another album! We have so many ideas and it will be great to get things going once we can travel and work easier. Perhaps some collaborations would be amazing. Oh… and learn to speak and sing in french…

« DUO» est disponible sur toutes les plateformes de streaming habituelles.

Crédit photos : Josh Kern / DUO

Thibaud Duquesne

Author Thibaud Duquesne

Rédacteur en chef du magazine KAO Mag

More posts by Thibaud Duquesne

Leave a Reply