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KRL

Du rap doux et mélancolique, une sensibilité prenante, KRL est un coup de cœur de ce début d’année. Entre mélodie, poésie et textes introspectifs, son premier EP sorti fin décembre est prometteur.

« Reflet » s’ouvre sur des bruits de mouettes et le ressac réconfortant des vagues s’échouant sur la plage. Quelques secondes suffisent pour plonger dans l’ambiance d’un jeune rappeur ayant grandi dans le Golf du Morbihan, près du « Bord de mer », titre du morceau introductif. Comme un avant-propos qui s’installera en filigrane dans l’EP, KRL tenait à poser les bases de son enfance, de cette nature omniprésente qui s’est imprimée en lui. De son vécu dans les étendues sauvages bretonnes, entre dunes de sable et couchers de soleil sur la plage, il tire une sensibilité exacerbée.

Sur fond de mélodies planantes, il y a quelque chose de subtil dans l’écriture de KRL : des bribes de texte qui évoquent mais ne disent pas tout, laissant résonner souvenirs diffus et émotions complexes. Une plume particulière et personnelle, à l’image de tout son projet, capable de réveiller un flot de sentiments sans pour autant tomber dans le cliché. L’artiste conte les rêves, les désillusions, les relations, la nostalgie ou encore les questions du quotidien qui l’animent, traduisant presque malgré lui des ressentis finalement universels. À l’origine pourtant, l’envie d’écrire ne lui est pas venue pour passer des messages ou en faire du rap, mais plutôt comme un exutoire. À cœur ouvert, cette thérapie musicale se fait sur des instrumentales riches de nuances, dont le rythme marqué constate avec une voix apaisante et harmonieuse.

À travers un rap sensible et d’une grande douceur, KRL façonne une musique qui n’a pas besoin d’images pour qu’un univers visuel s’installe au creux de chaque morceau. Son sens de l’esthétique, on le ressent jusque dans la cover de son EP, pleine de symboles : le reflet dans un regard pénétrant, les nuances d’un coucher de soleil sur la mer, l’atmosphère qui s’obscurcit. Toute une présence qui retentit de « Pas humain » à « Lampadaire s’éteint », deux titres aussi sombres que puissants.

« Les couchers de soleil sur la plage ont laissé des traces en moi j'en suis persuadé, j’veux pas m’en séparer d’façon moi j’suis condamné. Le bruit des vagues habite en moi depuis tant d’années » écrit-il.

Au-delà du bruit des vagues, c’est surtout le sens de la mélodie qui habite en KRL et se répercute dans un projet cohérent. 7 titres qui glissent tout naturellement. Et après ? Il nous confie que son disque dur déborde d’autres sons et que plusieurs clips sont déjà en cours de tournage, tandis qu’il monte son propre studio d’enregistrement.

Ecouter "Reflet"
Marine-Océane Vinot

Author Marine-Océane Vinot

Obsédée par les mots et les émotions, Marine accumule les notes par centaines, les photos par milliers et les messages à rallonge dans son téléphone.

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