was successfully added to your cart.

C’est bien connu, le playback est le meilleur allié d’un concert sans souci. Enfin… sauf s’il décide de flancher !
KAO te raconte tout.

Inventé dès 1902, Léon Gaumont sera le premier utilisateur recensé du playback, avec ses phonoscènes : il diffuse en simultané de ses films musiques et dialogues via un tourne-disque caché derrière le rideau, les synchronisant du mieux possible à l’image en accélérant ou ralentissant la cadence de production de l’image.

Toutefois, l’utilisation moderne du playback dans un cadre uniquement musical est avant tout liée aux émissions de télévision, tel l’iconique Top of the Pops, où il est souvent difficile, voire impossible de recréer sur un plateau télé les conditions de sonorisation nécessaires à un concert. Mais très vite, son utilisation s’étend aussi aux concerts : officiellement pour offrir une prestation de qualité aux spectateurs à chaque date, officieusement pour pallier un problème de voix soudain, le stress, ou plus simplement pour permettre à l’artiste d’effectuer des chorégraphies si physiques qu’elles empêchent de chanter en même temps.

Notons qu’il existe deux types de playback : la piste bande orchestre (PBO) ou playback orchestre : l’orchestre ou le groupe est enregistré, mais le chanteur chante réellement (c’est le même principe que le karaoké) ; et les pistes bandes complètes (PBC) ou playback complet : l’orchestre/groupe ET le chanteur sont enregistrés et font semblant de jouer et de chanter.

Le public quant à lui, ne sera plus dupe dès les années 1970 et rejettera massivement le playback lorsqu’il s’en aperçoit… Anecdote amusante de l’époque, certains prendront même les émetteurs pour micros sans fil de chanteurs tout à fait legit pour des dispositifs de playback !

Et si en France Sheila paiera cher en 1980 une erreur technique lors de l’émission Top Club, lorsque son playback s’est arrêté en plein direct – sa carrière a bien failli en faire autant –, les artistes maudits du playback resteront éternellement Milli Vanilli, groupe allemand de Dance-music, où les voix diffusées en concert étaient carrément celles d’autres chanteurs… L’imposture révélée fortuitement lors d’un problème technique en live, (décidément la bête noire du playback), puis les aveux de leur producteur a conduit le groupe à devoir rendre les Grammy Awards qu’ils avaient « gagnés » en 1990 lors d’une conférence de presse humiliante.

Mais si les membres de Milli Vanilli payèrent durement leur mensonge, il semblerait que le public américain soit désormais plus tolérant sur le sujet, et dorénavant prêt à échanger un peu d’authenticité pour un show toujours plus fou. Ainsi, peu de leur public respectif auront réellement tenu rigueur à Justin Bieber de trahir son utilisation du playback en vomissant sur scène (forcément c’est moins pratique pour bouger les lèvres en rythme), ou encore à Katy Perry d’avoir (mal) fait semblant de jouer de la flûte à Manchester en 2011…

Notons d’ailleurs en 2015 le lancement de l’émission américaine « Lip Sync Battle » où des candidats s’affrontent en proposant leurs meilleurs performances de de playback !

 

Crédits photos : Les Rolling Stones sur le plateau de Top of the Pops / Katy Perry / Justin Bieber / Milli Vanilli / Lip Sync Battle / TDR

Why Nicht
Next Post
Thibaud Duquesne

Author Thibaud Duquesne

Rédacteur en chef du magazine KAO Mag

More posts by Thibaud Duquesne

Leave a Reply