Marie Plassard

En attendant son premier EP le 22 janvier 2021, Marie Plassard offre un nouveau morceau d’elle-même et de son univers en clair-obscur dans « L’amour meurt en décembre ». Coup de cœur pour une artiste qui manie les mots et l’émotion avec intensité.

Découverte en 2019 dans le featuring avec Dinos « No love » sur son album Taciturne, Marie Plassard nous marquait déjà à l’époque de sa voix douce, sensuelle et envoûtante. « Ivre », le premier titre de son projet, sorti il y a quelques mois et co-écrit avec le rappeur, était également plein de promesses. 

Dans « L’amour meurt en décembre », les contours de son style musical s’affinent encore : le timbre est planant, le phrasé voluptueux et les balades sonores vibrent de mélancolie. Le tout à travers un délicat mélange de chanson française, de hip-hop synthétique et de R’n’B minimal. Aussi pianiste talentueuse, la chanteuse pose sa voix mélodieuse sur des beats tout droit venus du rap et raconte avec justesse les sentiments qui bouleversent. Le clip épuré mais puissant est réalisé par Juliette Mascolo. L’amour y prend la forme d’une danse que le temps consume, distillant une réalité trouble : il est parfois trop tard pour sauver une relation, lorsque le voile de l’hiver se dépose sur les cœurs. 

Inspirée par le spleen baudelairien, Marie Plassard dépeint le mal du siècle d’une génération avec des envies en dents de scie. Une génération qui ne sait plus où elle va ni avec qui, et cherche son équilibre émotionnel avec angoisse. Si cette proposition tellement intime montre une femme vulnérable, triste et perdue, Marie essaime l’idée qu’exprimer ses ressentis n’est pas de la faiblesse. Bien au contraire, son œuvre musicale profonde et pleine de sens laisse entrevoir la force cachée au creux de la sensibilité.

« L’amour, quel qu’il soit, est au centre de tout, c’est un moteur qui ne s’arrête jamais de marcher et qui nous permet à tous d’avancer quand il ne nous neutralise pas. Je dirais que mon projet est mélancolique, insouciant, léger, singulier et un peu désenchanté, comme moi » glisse Marie.

En écho aux premiers titres dévoilés, l’EP Spleen est une piscine de sentiments dans laquelle on plongera avec frisson le 22 janvier. Les titres de cet EP ont une puissance d’évocation rare et précieuse, décuplant les états d’âme de qui l’écoute et nous laissant en proie à nos propres démons et souvenirs indélébiles. De la musique éthérée, sublime résultat de l’odyssée introspective de Marie Plassard.