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QUESTION

Qui a fait l’expérience du gong en fin de séance de yoga ou de méditation se souvient de ce son inconnu, pur, puissant, apaisant. Plus que le son, ces vibrations peuvent aider le corps et l’esprit. Tu as besoin d’un voyage sonore ?
Rencontre avec la sonothérapeute Marie Milla (Sony) et Jordane Saunal, sonothérapeute et musicienne.

Marie Milla & Jordane Saunal

C’est quoi la sonothérapie en quelques mots ?

MM : La sonothérapie est une pratique qui prendrait son origine dans le chamanisme himalayen mais qui finalement n’a été vraiment développée que depuis quelques années en occident. Pour aider notre société moderne à gérer le stress et à trouver le calme et la sérénité. Elle vise à utiliser des instruments vibratoires comme les bols tibétains, les gongs ou les diapasons thérapeutiques, pour aider à la relaxation et faire circuler l’énergie. Le corps étant fait d’eau à 60-70%, la vibration émise par l’instrument va mettre l’eau du corps et du cerveau en mouvement. La fréquence de l’instrument ralentit, et de fait ralentit aussi la fréquence des cellules du corps et du cerveau qui lâchent prise.  Il s’ensuit une profonde et bénéfique relaxation du corps et de l’esprit, le mental débranche, le corps se relâche, les nœuds se dénouent, l’énergie circule à nouveau.

JS : La sonothérapie est la thérapie par le son et les vibrations. On l’appelle aussi « sonologie » ou « soundhealing » en anglais

Comment cette pratique est rentrée dans votre vie ?

MM : Je n’ai pas choisi la sonothérapie, c’est la sonothérapie qui est venue à moi. A l’époque il y a 7 ans, on n’entendait pas du tout parler de sonothérapie en France, et je n’avais d’ailleurs jamais vu ou entendu de bol tibétain.
J’étais alors immergée dans une vie citadine bien remplie qui pouvait se résumer par beaucoup de travail, beaucoup de fêtes, beaucoup de consommation. J’ai d’abord travaillé dans des groupes puis j’ai créé ma propre entreprise. Je n’avais plus de sens à ce que je faisais, j’ai donc vendu la société. Puis un burn-out. Puis un premier voyage au Népal. Je partais pour un trek de 10 jours, et le voyage s’est transformé en un long voyage initiatique de plusieurs années. A l’issue du trek je ne rentre pas, je reste à Kathmandou pour faire une retraite de méditation dans un monastère. J’avais quelques jours à occuper avant la retraite et je ne sais plus par quelle magie je me retrouve dans une formation de sonothérapie organisée par un maitre de son Népalais. Moi qui avait toujours été très proche de la musique, une immense porte s’ouvre à moi : je découvre que je pouvais soigner les gens par le son ! Mais à ce moment là, il m’était inenvisageable d’en faire mon métier. Ce n’était d’ailleurs pas encore un « métier » au sens propre du terme.. Ce n’est que plus tard dans mon voyage, en Inde où l’on m’a supplié de donner des cours de yoga dans un centre alors que j’étais tout juste diplômée quelques semaines avant à Bali, que je sors mes bols tibétains. Les gens qui assistaient aux sessions affluaient de partout et me demandaient d’approfondir par des sessions individuelles. Et là la magie commença à opérer…

JS : Je suis musicienne et artiste plasticienne de formation et le son a toujours été présent dans ma démarche artistique. J’ai un jour découvert les bols chantants et commencé à faire des concerts de chants improvisés avec eux. Je partageais ce projet musical avec une amie et beaucoup de personnes venaient nous voir à la fin des concerts en nous demandant si nous nous rendions compte de la dimension thérapeutique de notre musique. Nous avions donc cette envie de développer cette voie ensemble, mais elle est décédée de manière subite. C’est un évènement traumatisant qui m’a fait réaliser que c’était vital pour moi de prendre ce chemin qui est le mien aujourd’hui et poursuivre ce que l’on avait commencé ensemble.

Et quelle place a-t-elle dans votre vie actuelle ?

MM : Elle est centrale, c’est non seulement mon métier au quotidien, je donne des soins individuels, des séances de groupe, et je forme les gens qui le souhaitent à devenir sonothérapeute, mais c’est aussi ma pratique d’alignement et de bien être principale, avant même le yoga. Comme je peux difficilement m’auto prodiguer des soins, j’utilise beaucoup la voix et divers instruments pour m’accompagner.

JS : Aujourd’hui c’est le plus gros de mon activité ( je garde toujours un pied dans le spectacle vivant ), ma vie gravite autour de cette pratique dans laquelle je m’épanouie pleinement, c’est un quotidien plein de beauté, d’émotions, de richesses, de rencontres et d’humanité. J’ai beaucoup de gratitude pour ce que je vis et les personnes que j’accompagne.

Avec quels instruments travaillez-vous ?

MM : En priorité bols tibétains, gong et tambour, mais je suis passionnée des sons en général et de l’impact qu’ils peuvent avoir sur le corps physique, émotionnel, psychique… comme des petites madeleines de Proust, chaque instrument va remuer un petit quelque chose chez quelqu’un en fonction de son histoire, ses traumatismes parfois. Le son vient réveiller et « nettoyer » certaines cristallisations. Alors je rajoute fréquemment des flûtes amérindiennes, tambours de l’océan, carillons et cloches de diverses sonorités… ma collection d’instruments et large et variée, je les aime tous ! j’utilise parfois des éléments plus surprenants comme du papier journal pour le bruit du feu, des branches d’arbre pour le vent, de l’eau dans un bol qui reproduit le bruit de gouttelettes dans une grotte… et la voix bien sur qui est un outil qui fait circuler énormément de choses chez la plupart des gens !

JS : Je travaille avec des instruments reconnus pour leur puissance vibratoire comme les bols tibétains, bols de cristal, gongs, tambour, diapasons thérapeutiques et autres petits instruments. L’instruments qui fait ma particularité en temps que sonothérapeute est le chant, ma voix. Tous les sonothérapeutes ne chantent pas 🙂

Comment se passe une séance de sonothérapie ?

MM : La personne est allongée, soit au sol, soit sur une table de massage, elle est recouverte d’une couverture pour ne pas avoir froid.
Pour ma part je commence toujours par un scan corporel avec ma voix pour ramener l’attention du mental dans le corps avant la séance de sons. Puis je commence la partie sonore, qui dure environ 45-1h min. La plupart du temps la personne ressent des sensations, est parcourue de pensées ou d’émotions. Certaines voient des images ou encore le corps qui se met à bouger tout seul… de l’énergie qui a besoin de circuler et se libérer d’une façon ou d’une autre.

JS : Une séance de sonothérapie individuelle se passe en trois temps : – au début un temps d’échange, d’anamnèse, où la personne me partage ses ressentis, ce avec quoi elle arrive et ce qu’elle a envie de faire évoluer à travers cette séance.- 45 à 50 minutes de soin sur la table de massage (habillé) où les bols tibétains sont posés sûr et autour de la personne. Chaque soin est différent et adapté en fonction de ce qui a été dit en début de séance, je le compose et choisis mes instruments en fonction. – un temps de réveil, de retour à la réalité et d’échange à nouveau pour clôturer la séance

A qui s’adresse la sonothérapie ?

MM : Elle s’adresse à tous, quel que soit l’âge ou la pratique. Pas besoin d’être un méditant confirmé pour ressentir immédiatement les effets relaxants d’une séance.

JS : À tous, petits et grands. Les seules contre-indications sont le port de pacemaker et les trois premiers mois de grossesse

Quels sont les types de pathologies que la sonothérapie peut « améliorer » ?

MM : Les effets sont très variés d’une personne à l’autre, amélioration du sommeil, diminution du stress, soulagement de douleurs physiques, parfois même ancrée depuis longtemps.
Mais ce qui est le plus fréquent ce sont les prises de conscience que permettent le relâchement cérébral, les informations stockées dans l’inconscient qui remontent à la surface et aident à la guérison, de la tête et du corps.

JS : La sonothérapie est une thérapie dite «holistique», c’est à dire qu’elle prend en compte l’entièreté de la personne et travaille à la fois sur le plan physique, énergétique, émotionnel. Les raisons pour suivre des séances de sonothérapie sont nombreuses. Cela peut aller de la simple gestion du stress à l’accompagnement de pathologies plus ou moins lourdes (douleurs physiques, acouphènes, thyroïde, fibromyalgie, parkinson…) ou pour accompagner des états émotionnels et des transitions de vie.

Comment cette pratique peut améliorer la vie d’un-e musicien-ne en particulier ?

MM : Chez les musiciens l’effet est multiple. D’une part la relaxation induite aide au lâcher prise, à faire circuler les émotions et par là même à créer de l’espace pour laisser émerger la créativité. Les sonorités vont également affuter l’écoute et l’oreille du musicien, casser les codes de la musique occidentale contemporaine et ouvrir des portes vers plus de liberté créative et d’improvisation. Energétiquement le corps est comme une guitare, qui s’accorde au gré de la séance.

JS : Lorsque l’on est musicien.ne nous pouvons évidemment avoir des prédispositions à aimer une thérapie en lien avec le son et la vibrations et donc y être très réceptif.ve. Le seul «risque» en temps que musicien.ne pourrait être de rester dans l’analyse et le mental pendant une séance, en se demandant quel instrument est utilisé à tel ou tel moment. Mais les fréquences des bols jouant beaucoup avec les ondes cérébrales, il est quand même assez facile de contourner ça et de très vite amener la personne dans des états de conscience modifiée proche du sommeil. Dans tout les cas, lorsque l’on est un être créatif, on est souvent hyper-sensible et la sonothérapie est une merveilleuse pratique pour aider à gérer son stress et sa nervosité, avant de monter sur scène par exemple.

Marie Milla & Jordane Saunal

Vous avez observé des améliorations de l’état de santé physique ou émotionnelle des personnes venues vous consulter. Pouvez-vous nous parler de cas précis ?

MM : Les effets les plus spectaculaires ont été une femme qui a retrouvé l’odorat après 32 ans sans sentir quoique ce soit, ou encore une jeune femme qui n’arrivait pas à tomber enceinte depuis des années et qui a pu concevoir après une série de quelques soins. OU encore le cas d’un jeune homme qui consulte car il porte de la colère en lui qu’il transmet à ses deux fils. Il prend conscience pendant la séance qu’il a été battu par sa mère pendant toute son enfance. Information que son inconscient avait pris soin de camoufler sous le tapis, et qui ressortait par de la colère au quotidien.

JS : Oui, beaucoup d’améliorations autant physiques qu’émotionnelles, parfois en une seule séance. Moi-même j’en suis souvent bluffée et j’ai tellement d’exemples en tête. Je crois que je pourrais en parler des heures, de toutes ces choses incroyables qui se passent. Des douleurs qui disparaissent instantanément, des lunettes qui ne sont plus à la vue, la liste est longue… Il y a une dimension vraiment proche du magique ! De grosses libérations émotionnelles s’opèrent aussi régulièrement avec le chant et comme j’aime à le dire «c’est ma plus grande passion de faire pleurer les gens», je trouve cela si beau toutes ces émotions, c’est touchant, plein d’amour et d’humanité. Biensûr ces améliorations, ces transmutations dépendent avant tout de ce que la personne est prête à lâcher, à laisser derrière elle, consciemment ou inconsciemment.

Est-ce que la sonothérapie peut se coupler avec d’autres techniques de soins ?

MM : Oui bien sûr, lors de mes formations j’ai fréquemment des kinésithérapeutes, osthéopathes, sophrologues qui utilisent par la suite les bols tibétains en complément de leurs soins habituels.

JS : Complètement, à la fois en complément d’autres accompagnements médicaux et thérapeutiques, mais aussi en parallèle d’autres pratiques corporelles dans une même séance (massage, sophrologie, psychothérapie, yoga,…). Je mélange pour ma part la sonothérapie avec la pratique du watsu (water-shiatsu) dans des soins aquatiques en eau chaude que j’ai nommés «Tao de l’Eau». C’est de loin ce que je préfère, ça vient vraiment toucher quelque chose d’originel, de régressif, c’est très puissant !

Un dernier mot pour nous donner envie de courir à notre première séance ?

MM : Débrancher la tête pour laisser s’exprimer votre corps et votre âme, voilà ce que vous trouverez lors d’une séance de sonothérapie. Mais choisissez bien votre thérapeute, il est important que vous aimiez la « vibration » de celui ou celle qui vous le propose.

JS : Avec la sonothérapie, c’est tout le corps, toutes nos cellules qui se mettent en vibration. C’est une sensation très surprenante, difficilement descriptible, il faut vraiment le vivre, le ressentir pour le comprendre.

Crédits photo : ANAKA

Kao

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