Banditminuit

À 24 ans, l’alsacien Albert Jung Masquida aka Banditminuit sort Minuit, son premier EP. Huit titres empreints d’une grande sensibilité, écrits et composés par lui-même, à la rencontre de ses déchirures et de ses désillusions. 

On entend souvent dire que la tristesse est la meilleure des inspirations, et c’est bien le ressenti que procure l’écoute de ce projet mêlant guitare acoustique, chant, rap et instrumental. Bercé dès le plus jeune âge par le classique de ses parents, tous deux musiciens, l’artiste est aussi influencé par les grands groupes de rock et anglo-saxons du siècle dernier, tels que Pink Floyd, Neil Young ou encore Genesis. Néanmoins, c’est bien son propre style qui s’exprime ici et s’affirme dans un phrasé mélodieux, addictif et imprégné de poésie. 

Celui qui a «tellement de choses à dire» nous parle d’amour, du temps qui passe, de la vie dans son ensemble, le tout au creux de lignes percutantes, parfois incisives. 

Coup de cœur pour L’amour n’est plus à la mode qui nous fait revivre le chemin tortueux des émotions post-rupture. Sur fond de guitare et de sonorités électroniques, Banditminuit nous rappelle la violence de l’incompréhension, du regret, de la rancoeur lancinante, du désespoir, de la peine, et enfin la délivrance de l’abandon le jour où l’on s’échappe de ce cercle vicieux.

L’atmosphère du clip est au brouillard, tandis que des miroirs omniprésents renvoient l’image d’un homme enfermé dans sa souffrance, tournant en rond, seul face à lui-même. Les images sont fortes et cette vulnérabilité rafraîchissante, à une époque où les relations sont de plus en plus floues et fugaces, et où l’on nous apprend tristement à se protéger de trop de sentiments. À ne pas rater également, «La nuit je ride», en acoustique, pour profiter pleinement de chaque nuance d’une voix chaude et envoûtante. 

En quelques mots, ce jeune artiste nous dépeint avec douceur les émotions contradictoires de l’être humain, parfois détestables, et leur indéniable complexité.