BENJAMIN COTTO
Benjamin Cotto, moitié du groupe français Lilly Wood & the Prick, dévoile un premier EP en solo nommé « Bleu ». Une odyssée romantique et nostalgique, en français.
C’est sous les lumières tamisées de La Nouvelle Ève, ancien cabaret au charme inégalable, qu’on a découvert le tout aussi élégant EP de Benjamin Cotto. Son premier en solo depuis le succès de son groupe Lilly Wood & the Prick, et qui dévoile une facette plus brute de l’artiste, pleine de pureté et d’instantanée.
Nommé “Bleu”, l’opus cinq titres rassemble des chansons lumineuses et crépusculaires, éclairées par les années 70. Des chansons d’abord façonnées au piano, sur un Wurlitzer acheté pour l’occasion. Entouré de son ami Giacomo Lecchi D’Alessandro, arrangeur et réalisateur, d’Antoine Gaillet et de David Mestre à la réalisation et au mix, il s’est occupé de tout le coeur du projet : paroles et musiques, spectres et refrains.
« Je voulais avoir à nouveau les mains dans le cambouis, faire tout tout seul. Me mettre en danger. Comme aux débuts de Lilly Wood, quand on créait dans cette chambre de bonne. Retrouver une spontanéité, une instantanéité. »
Ce disque, il le travaille au corps et à l’âme depuis deux ans. Grave et beau. Anecdotique et éternel. «Bleu » offre un autre tempo, un autre rythme, une autre temporalité. Et si Benjamin Cotto creuse dans son passé, convoque ses muses, ses flâneries et ses épopées en faisant émerger une inévitable nostalgie, ce n’est pourtant pas un disque rétroviseur. C’est un disque du présent. Furieusement vivant. Un EP de l’instant.
Dans “Bleu”, la musique est au cœur de tout, le cinéma aussi. C’est ce qu’on découvre dans “Le Grand Bleu”, son premier single accompagné d’un court-métrage réalisé par Benjamin Cotto lui-même avec Lou Lampros et Marie-Ange Casta au casting. Le sujet principal y est évident : les femmes. Celles qui ont les yeux bleus, comme le ciel, comme la mer. Dans l’EP, les artistes féminines sont d’ailleurs nombreuses : Marine Quéméré, Margaux De Fouchier, Manon Leloup, Sarah Bouakline Le Scouarnec… pour chanter ses souvenirs. “Rive”, c’est le celui d’une ex, avec qui Benjamin marchait dans les rues de Paris. Une fille qu’il trouvait sublime. “Depuis Que Tu n’es Plus Là” est un hommage à Barbara. “Tu Danses” le ramène dans une boîte de nuit face face à une femme captivante. Mais celle qui nous reste en tête, c’est “Marilou”.
Et s’il incarne ce rôle de flâneurs, envoûté et inspiré par les femmes de son passé, pour l’artiste : “Ce n’est pas un énième disque troupier de post-crooner au narcisse brûlé, non, mais bel et bien plutôt celui d’un homme qui préfère les songes, l’élégance, l’amour quand il ne triche pas, quitte à chialer des larmes de sang.”