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QUESTION

OÙ SONT LES CLUBS ?

Martin Munier a repris le Sacré (ex-Social Club), à Paris, quelques semaines seulement avant la fermeture forcée des lieux de fêtes en France. Derrière ses portes fermées depuis plus de 14 mois, Gober les Mouches a échangé avec lui sur son parcours, la situation actuelle ou encore l’image des clubs.

Depuis plus d’un an, les lieux de fêtes sont fermés en France. Plus de boules à facettes aveuglantes, de sous-sol embué par les émanations collectives, de fumoirs où l’oxygène vient à manquer, de dance floor glissant à cause d’un verre renversé au bout d’une main agitée. La fête est finie depuis quatorze mois maintenant. Erreur de timing, Martin Munier a repris l’établissement Le Sacré quelques semaines seulement avant la fermeture administrative des clubs et a hâte de ré-ouvrir. 

“On ouvre des salles pour avoir des gens qui dansent, qui ont le sourire, on fait ce métier pour ça”

Pour les anciens, Le Sacré c’est l’ex-Social Club, temple de la fête parisienne rue faubourg Montmartre, qui a fait faillite. Martin Munier était un habitué  “J’y allais 7 jours sur 7”. Il récupère l’établissement aux enchères et entame la mue d’un lieu de fête devenu culte, précautionneux à l’idée qu’on ne puisse se dire “Ah bah c’était mieux le Social”. Quatre mois de travaux pour tourner la page, beaucoup d’argent investi, une nouvelle déco, une statue grecque avec une boule disco en guise de tête à l’entrée.

Quand Arthur Guiraud, présentateur de Gober Les Mouches, questionne Martin Munier sur les potentielles difficultés rencontrées quand on ouvre un club, Martin Munier évoque le cliché persistant de la boîte de nuit comme la vraie difficulté du secteur. “C’est la mauvaise image qu’a l’opinion publique, (…) les politiques et les financiers. Les banques nous voient encore comme des mafieux et comme des établissements risqués, et sont donc très peu à financer des projets comme le nôtre.

Une image gardée du temps où les paiements se faisaient en espèces, ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui quand une carte sans contact remplit un verre, aussi rapidement que pour prévenir La Mondaine au moindre incident, une brigade de police particulière destinée à gérer le milieu de la nuit.

“Je pense qu’un artiste comme Bob Sinclar ne serait jamais venu chez nous en temps normal, c’est un peu les bonnes choses de cette crise”.

Avant de fermer, Le Sacré n’a même pas eu le temps de fêter son premier anniversaire. Alors pour garder le moral et continuer à exister pendant le confinement, programmer des artistes, rassembler autour de la musique, faire vivre une salle équipée pour la fête, La Radio Sacré a été créée. Un appel à contribution lancé sur les réseaux a permis de compléter l’équipe, peu expérimentée en webradio. Désormais, elle diffuse 24h/24h, a des émissions régulières, une application mobile et compte bien perdurer même après la ré-ouverture. Au début, Le Sacré faisait appel à son cercle proche artistique, avant de l’étendre. In fine, Kungs, Bob Sinclar, Kiddy Smile, Etienne de Crécy et d’autres artistes réputés sont passés dans un Sacré vide sous fermeture.

En attendant la ré-ouverture des clubs, l’interview de Martin Munier par Gober Les Mouches est disponible sur toutes les plateformes de streaming en audio, et en vidéo sur Youtube et Instagram.

Vive les clubs, et vive la fête !

Kao

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