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100% HIP-HOP

Depuis 2013, Ready Or Not défend et promeut la culture urbaine ainsi que ses valeurs. Maison de disque et de production, R.O.N. met tout en œuvre pour que passion et professionnalisme Hip Hop deviennent synonymes, et facilite l’émergence de nouveaux talents en les aidant à propulser leur carrière (avec notamment la création en 2020 de la plateforme Hip Hop Community). Aux manettes ? Garry Yankson et Groover Anderson, deux passionnés hyper-actifs.

On vous laisse vous présenter ?
Garry : Avec plaisir. Je m’appelle Garry Yankson et je suis entrepreneur Hip Hop, fondateur de Ready Or Not et co-fondateur de Hip Hop Community… Mais surtout grand amoureux de cette culture !
Groover : Moi c’est Groover Anderson, ingénieur de formation. D’un esprit entrepreneurial, j’ai notamment co-fondé Hip Hop Community avec Garry fin 2017 !

Quels sont les principaux objectifs de Ready Or Not ?
Garry : Notre mission avec Ready Or Not depuis 2013 c’est vraiment de produire et diffuser le Hip Hop sous toutes ses formes. On est à la fois une maison de disques et une maison de production en France et à l’international. je précise, hip hop au sens large car on ne se concentre pas que sur le rap ou la danse !

Comment fonctionne votre duo, quel est le rôle de chacun ?
Groover : Déjà, ça fonctionne plutôt bien, c’est déjà pas mal ! En gros Garry est notre caution hip hop, c’est lui l’expert, le référent. Moi j’apporte de l’ordre dans tout ça, je suis plus sur tout ce qui est gestion de projet : stratégie, finance, administratif..

« … quand les gens prennent ce qu’ils ont envie de prendre,
ils prennent du hip hop. »

 

Longtemps jugé sulfureux et snobé par les médias grand public, on a l’impression que le Hip Hop commence (enfin) à être accepté comme un phénomène « respectable » depuis quelques années. Pour vous, qu’est-ce qui a amorcé ce changement ?

Groover : Alors déjà je pense que le hip hop est toujours sulfureux ! C’est juste que les médias ont compris la force qu’il avait et lui ont donc laissé une place en conséquence. Il faut dire que maintenant il y a du hip hop partout et que tout le monde en écoute… Donc ça se ressent aussi sur les ventes. Il y a aussi internet et les réseaux sociaux qui ont permis à beaucoup plus de gens de diffuser leur art et au public d’y accéder. Maintenant tu as Deezer, Spotify, plein de clips sur Youtube (fini l’époque où il y en avait uniquement sur m6) ! On voit que quand les gens prennent ce qu’ils ont envie de prendre, ils prennent du hip hop.

Garry : Oui, et concernant les médias, il y’a toujours eu une mauvaise compréhension malheureusement liée en partie à l’histoire du rap et ses origines. Mais c’est plus une question d’ignorance finalement, d’autant plus qu’on ne va pas se mentir : ce qui fait vendre c’est surtout le trash, le bad buzz etc. Donc ça a beaucoup joué dans cette “mauvaise” image qui était véhiculée. Mais clairement le boom du digital a rendu visible ce qui était invisible avant. D’autant plus que le hip hop en France, c’est une culture qui a 40 ans… Donc ceux qui ont commencé à l’époque, ou qui en écoutaient gamins, ont maintenant des postes à responsabilités : Pit Baccardi par exemple est à la tête du service publishing d’Universal Afrique. Donc forcément ça va avoir un impact et on va retrouver de l’urbain derrière. C’est pareil pour les marques, c’est ce qui s’est passé avec Lacoste : quand le nouveau responsable de marque est arrivé, il a mis l’accent sur la nouvelle clientèle de la marque (plus jeune et urbaine), d’où les partenariats avec des rappeurs par la suite.

Comment cette évolution est-elle ressentie par les acteurs du milieu et les artistes ? Plutôt positivement, ou comme une récupération opportuniste par le système ?
Groover : Un peu des deux je pense ! Une partie voit ça comme une opportunité, avec notamment l’arrivée d’une économie qui permet à certains d’en vivre. Si même les “gros” rappeurs n’arrivait pas forcément à en vivre dans les années 2000, maintenant même des “plus petits” peuvent s’en sortir ! C’est l’arrivée de ce business qui a permis ça. Après, il y aura toujours un débat sur la qualité, les disques d’or où l’essence du hip hop qui se perdrait évidemment… Mais il y a encore de la qualité partout, c’est juste qu’il y en a pour tous les goûts maintenant. Même si on aime les choses « à l’ancienne », on en trouve encore aujourd’hui.

Garry : Il y a une division peut être plus marquée qu’avant entre le hip hop mainstream et celui que l’on appelle « conscient » par exemple. Aujourd’hui il y’a de plus en plus de niches de consommateurs : ceux qui kiffent le rap conscient, ceux qui kiffe le rap “à chichas”… Après en tant qu’entrepreneur c’est une excellente chose que cette économie existe, car elle permet aussi d’amener les valeurs qu’on veut apporter à travers des actions parallèles à ce business.

« Le hip hop est la représentation parfaite
du multiculturalisme français. »

 

Garry, tu as été —entre autres— conférencier au Ministère de la Culture, tu peux nous en dire plus ? Comment était l’accueil ?
Garry : C’était à l’occasion du forum Entreprendre dans la Culture. J’essaye au mieux de partager une vision positive du street entreprenariat. Et aujourd’hui comme le dit Youssoupha « C’est nous la culture française » ! D’ailleurs, le hip hop est la représentation parfaite du multiculturalisme français. Je pense aussi que c’est important de faire de la « culture » pour les jeunes, et le hip hop est le média parfait pour ça. D’ailleurs au ministère, ils ont conscience de l’énorme potentiel des cultures urbaines, mais ils n’ont aucune maîtrise sur le sujet en fait. C’est positif de voir qu’il y a quelques personnes qui sont réceptives à ça, et pas forcément dans l’image conservatrice ou réac’ qu’on peut avoir de ce milieu.

A votre avis quels sont les défis actuels que doit relever le hip hop, et ceux qui l’attendent prochainement ?
Groover : Continuer la croissance et l’évolution de cette culture, tout en réussissant à transmettre ses valeurs de base. En gros structurer cette économie sans oublier ce qui était là initialement.

Garry : Oui tout à fait et réussir à se réunir autour de ce qui fait ce milieu. Que l’économie Hip Hop soit perçue en tant que telle, ce qui passe aussi par la structuration. Il faut avoir une vision globale du potentiel culturel (au sens noble du terme) et voir la puissance de ce phénomène qui touche quand même des centaines de millions de personnes.

Si vous deviez convaincre des lecteurs qui ne connaissent pas trop cette culture qu’elle est plus riche que ce qu’ils pensent, vous leur diriez quoi ?
Groover : Je leur dirais qu’ils sont pourtant déjà un peu hip hop sans le savoir ! Ou je leur dirais : “demande à ta petite sœur, ton voisin ou ton cousin qui en écoute” ! Je pense qu’on se retrouve tous un peu dans les valeurs du hip hop en fait.

Garry : Je fais une analogie entre l’œnologie et le hip hop. Pour savourer le vin, il faut être un peu formé, pour avoir un avis sur une bouteille, la savourer à sa juste valeur… Le hip hop c’est pareil, il faut avoir une petite connaissance pour pouvoir apprécier. Si tu n’as pas ces bases, tu vas trouver que le rap c’est des yo yo yo, que le breakdance c’est tourner sur la tête… Au final ce serait un peu comme dire : le vin c’est juste des raisins et de l’eau. J’irai même jusqu’à dire à cette personne que je pense vraiment que le hip hop peut sauver le monde ! Les valeurs ultra nobles que défend cette culture, ce sont des valeurs positives et universelles qu’on peut retrouver dans les religions, ou dans ce qu’on appelle les valeurs citoyennes… Des valeurs de débrouillardise, de dépassement de soi, d’ingéniosité…. Tout ça c’est vraiment intrinsèque au hip hop.

Il y a déjà eu 5 éditions du Ready Or Not Festival sauf en 2020 évidemmentpeut-on s’attendre à un retour cette année pour une sixième édition ?
Garry : Covid oblige, on ne pourra malheureusement pas faire d’édition cette année… Mais on est en train de voir pour faire une édition spéciale en 2022 !

Pouvez-vous nous parler de Hip Hop Community ?
Groover : Hip Hop Community est un réseau professionnel et professionnalisant hip hop. L’idée est de réunir les différents acteurs du milieu et de développer une économie. Aujourd’hui ça se décline en plusieurs activités : une marketplace disponible en ligne où des porteurs de projets peuvent venir booker des prestataires spécialisés en hip hop. On peut aussi y trouver un DJ pour une soirée par exemple, ou un rappeur peut y trouver des experts juridiques musicaux… c’est vraiment un lieu de rencontre pour tous les projets autour du hip hop. A côté de ça on a également une agence qui fait de l’événementiel et qui monte des projets autour du hip hop, des animations pour différents clients. Par exemple mettre du hip hop dans un défilé de mode ou réaliser des animations pour des marques, des centres commerciaux. Mais c’est aussi une agence de services pour artistes et labels indépendants, pour les aider à créer et diffuser leur musique. S’ils ont besoin d’un studio par exemple on va leur trouver ça, s’ils ont besoin de pub pour diffuser leur musique on va leur faire de la représentation digitale, s’ils ont besoin de relations presse on va faire leur RP… Et bien d’autres choses dans le futur !

Garry : On est un peu des facilitateurs de projets hip hop, on a ce réseau professionnel et professionnalisant et on vient faciliter n’importe quel projet musical, événementiel, lifestyle, mode… On va aider à la création et la diffusion hip hop sous toutes ses formes. Au final pour résumer avec Ready Or Not on est créateurs, et avec Hip Hop Community on est accompagnateurs.

Vous pouvez nous parler un peu des projets que vous accompagnez, que ce soit avec Hip Hop Community ou avec Ready Or Not ?
Garry : Avec Hip Hop Community en label services on a Aimebap qui va sortir un projet musical sur ce trimestre. Du rap assez loufoque, troll, qui aborde des thématiques pas habituelles. On a aussi d’autres artistes qu’on accompagne comme Welch ou Reynz… A titre d’exemple, nous avons aussi une opération en cours pour animer des spots de vente pour Reebok, (on continue l’évènementiel malgré le covid).

Groover : En projets musicaux chez Ready Or Not on a récemment signé en management Blastar, un producteur multi-platines, on espère pouvoir faire de belles choses avec lui. Et on a aussi plusieurs sorties de nos artistes qui arrivent prochainement : Juste Shani qui va sortir un projet, Holy Moe, Lhiroyd, Dj Kakashi…

Garry, tu as aussi un livre en cours non ?
Garry : Oui, j’espère qu’il pourra sortir cette année ! C’est un témoignage sur mon parcours d’entrepreneur, qui amène à des réflexions sur la place du hip hop dans la société contemporaine.

Est-ce que l’on peut s’attendre à de nouveaux projets pour 2021 ?
Groover : Stay tuned ! On a des choses de prévues mais on est encore en début d’année donc un petit peu de patience ! Mais suivez-nous sur les réseaux car du lourd arrive !
Garry : Carrément, on compte insuffler une évolution assez significative à Hip Hop Community, donc il y a pas mal de choses en préparation !

Faire un tour sur Hip Hop Community

Thibaud Duquesne

Author Thibaud Duquesne

Rédacteur en chef du magazine KAO Mag

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