Lubiana

Coup de coeur pour Lubiana, jeune auteure-compositrice belgo-camerounaise à la pop-soul enchanteresse.

Dans son premier EP Self-love sorti le 24 avril 2020, des mélodies entêtantes empruntées à la pop se mêlent à des effluves de jazz. Des choeurs presque religieux rejoignent sa voix et des instrus aussi organiques que synthétiques se côtoient. Puis il y a les rythmes, ceux du continent Africain où Lubiana a ses racines, associés aux cordes délicates de la kora, son instrument fétiche depuis qu’il lui est apparu en rêve. S’imaginant nuit après nuit, en tailleur et en apesanteur, un instrument à corde majestueux entre les doigts, la jeune femme qui croit aux signes s’initie alors à cette harpe africaine que les griots se transmettent, depuis des siècles, de père en fils. Lubiana devient une des rares femmes à en jouer.

« Avec la kora, il n’y a pas de partitions : me détacher du côté académique m’a énormément aidée. J’ai naturellement développé un jeu qui m’est propre, inspiré de ma culture soul et pop.» 

Une libération aussi artistique que féminine, qui semble guider la musique de Lubiana. Son premier single Self-Love avait déjà levé le voile sur sa vision de l’acceptation de soi dans un clip aux teintes nudes emplie de symboles de féminité et de renaissance plus pure que cendrée. Et après le mélancolique I Think ’bout You, on plonge dans l’histoire du titre A man is gone, celle “d’une femme qui voit son homme partir naviguer, au loin. Mais qui sait qu’il lui reviendra. Il faut parfois savoir lâcher prise, et avoir foi en la vie.». La spiritualité devient plus électrique avec Feeling Low que Lubiana explique par l’envie du côté dansant et fédérateur des concerts.

“La culture européenne est basée sur des mélodies. En Afrique, c’est la rythmique qui est la base de tout. C’est elle que je voulais mettre en valeur.”

Un mélange d’influences dont une démonstration évidente conclu l’EP : une reprise du légendaire Let It Be des Beatles… à la kora.