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House Gospel Choir

Lors du festival « La Magnifique Society » qui s’est déroulé à Reims du 24 au 26 juin, on a eu l’occasion de rencontrer la chorale « House Gospel Choir ». Les artistes de cette dernière font danser le public avec des titres rythmés, mélange improbable de house et de gospel. Aussi joviaux et chaleureux sur scène qu’en coulisse, ils ont bien voulu répondre à quelques questions…

Pour commencer, comment vous êtes vous rencontrés ?

Il y a 8 ans, notre fondatrice et directrice Natalie Maddix était en Afrique du Sud elle a vu tout le monde danser et chanter et a pensé « Cela ferait une excellente chorale » ! Quand elle est rentrée à Londres, elle a envoyé des messages à des amis chanteurs et dit « Venez à notre répétition !». Ils l’ont tous fait. Ils ont donné le numéro d’autres gens qui pouvaient chanter en disant aussi « Venez à nos répétitions ! » et d’autres gens sont encore arrivés. La première scène a eu lieu il y a 8 ans et maintenant d’autres gens nous ont encore rejoint, venus de tout le pays, de différents âges, de différentes carrières… Et on fait des choses cool comme aujourd’hui !

Comment vous gérer le fait d’être de nombreuses personnes, toutes différentes, avec des origines différentes avec peut-être aussi des carrières individuelles ? J’imagine que parfois ça n’est pas facile…

J’ai l’impression qu’on est vraiment un groupe unique de personne. Notre moto c’est « We are one »*, ça vient de notre fondatrice. Elle dit toujours « On ne peut pas tous parler en même temps mais on peut chanter ensemble. » On est venu avec de l’amour et quand tu viens avec de l’amour, de la passion, tout le reste est facile…

Vous ressentez vraiment cette énergie là ?

Oui ! Oh oui. (Rires) Je pense que c’est ce qui nous rend unique. On a une énergie sur scène, le public nous donne une énergie qu’on peut lui rendre en retour.

On a lu que parfois vous êtes 7, 8 ou parfois beaucoup plus sur scène ! Comment vous gérez cela car c’est très différent comme expérience.

On a des répétitions où plus de gens viennent. Quand j’ai rejoins la choral pour la première fois, je l’ai rejoins pour apprendre, pour être entouré de gens qui chantent, pour ressentir l’énergie d’une chorale et c’est toujours une source… C’est un bon environnement et il y a de nombreuses personnes talentueuses. Si une personne ne peut pas chanter, il y a toujours quelqu’un pour la remplacer car on est nombreux. J’ai la sensation que ça va au-delà du travail parce qu’on est ensemble souvent, on devient presque une famille quand tu passes autant de temps avec des gens. Si quelqu’un a besoin d’une aide quelconque on est là. Comme Anton a dit, on a des répétitions et il y a des gens qui ne font pas des concerts aussi souvent que nous le faisons. Alors on ne peut pas passer la même énergie mais c’est comme un réseau, on répand de la joie. Ce qui est parfois aussi vraiment sympa, c’est qu’on donne un concert à seulement 7, 8 ou 12 personnes. Quand on répète on est une cinquantaine. C’est une expérience différente quand tu as 50 personnes qui chantent d’une même voix tu n’entends pas ça tout le temps…

Et n’oubliez pas que quand on donne des concerts le public devient une partie du choeur aussi, une partie de la famille.… Parfois ils chantent plus fort que nous. (Rires)

J’espère ! (Rires) Et est-ce que vous pensez qu’être aussi nombreux a un impact sur votre processus créatif ?

Oui ! (Rires)

Peut-être que c’est difficile de créer à plusieurs parfois ?

On n’est pas des compétiteurs. Il n’y a pas de ça. Il y a une expression « Une chandelle ne perd rien à éclairer une autre chandelle. » Être ensemble, l’énergie est tellement motivante et nous donne de la force. Pour moi et pour les autres, ça m’encourage à être plus créative à l’extérieur d’un point de vue musical et dans ma propre vie. J’ai gagné tellement de confiance en moi ! Etre ici, avec ces gens, ça me pousse à être meilleure professionnellement, nos relations sont tellement plus que juste une compétition. On s’inspire et on s’entraide tous les uns les autres s’il arrive quelque chose à quelqu’un. Pour une chanson, on à plusieurs sessions créatives, Nathalie arrive avec des idées, de la matière et retravaille avec ce qu’on lui fournit. Peut importe ce qu’on en fait, à la fin c’est une sorte de don pour le public. Et quand le public le reçoit, ça ne nous appartient plus. On doit se souvenir que même si l’on veut faire ci ou ça, à la fin ça ne t’appartiendra plus donc…

Je ne sais pas si je peux vous poser cette question mais… Votre musique est inspirée du gospel, donc je suppose qu’elle prend aussi sa source dans les croyances chrétiennes mais je me demandais, êtes vous tous croyants? Et est-ce que ça influence votre musique ? Car c’est vraiment spécifique…

J’ai l’impression que l’on est tous différents et unique mais on croit tous en quelque chose. Que ce soit dieu ou pas, ça ne fait pas de différence. Peut importe la religion, le paradis, un pouvoir ou une force supérieure. Et on est tous de différents endroits de la Grande Bretagne, du monde, différents genres… On est tous différents mais à la fin c’est ce qu’on fait tous ensemble qui fait la magie. Le fait qu’on soit différents et qu’on ne cherche pas à entrer dans un moule mais juste être nous-mêmes.

Et le gospel c’est « répandre la bonne nouvelle » donc oui on a cette volonté chrétienne mais on a des chanteurs juifs, musulmans, hindous… Il n’y a pas de « taille unique ». Je viens d’un environnement chrétien mais je ne me dis pas spécialement chrétienne actuellement, mais ici c’est le seul endroit où je me sente réellement à l’aise et pleinement moi-même pour explorer ma foi et être capable de prier. C’est quelque chose que tu ne trouve pas partout, je ne pouvais pas le trouver ailleurs. Mes parents avaient l’habitude de me dire « aucun de nos doigts ne sont égaux mais quand on les mets ensemble tu peux faire ce que tu veux, tu peux manger, tu peux les bouger… » C’est juste une façon de voir les choses. La religion est différente pour chacun, chacun a sa propre expérience mais ce qu’on fait tous collectivement c’est dans l’objectif d’être au service de tout le monde, même des extraterrestres (rires)

On a aussi une question a propos du Covid. Comment gérez vous le fait d’être à un festival après la pandémie ?

Je pense qu’on est juste ravis d’être ici, d’être ensemble, pour de bon. Une chorale a besoin d’être ensemble pour chanter, ce que nous n’avons pas pu faire pendant une grosse année. Il y avait des règles en Grande Bretagne où on ne pouvait pas se rencontrer, même dans les temps les plus faciles, on ne pouvait pas dépasser un groupe de 6 donc c’était difficile. On a développé des sessions en ligne, vous avez peut-être vu nos vidéos… Mais je pense que juste le fait d’être ici… On est si reconnaissants que les gens soient en mesure d’être ensemble, de célébrer, de danser, avoir de la joie à nouveau… On croise les doigts pour maintenir cette voie… (Rires) On se respecte les uns les autres, c’est important, on s’inquiète les uns pour les autres, on s’assure de faire les choses pour rester en sécurité… Mais on n’est pas des moines, on ne veut pas s’arrêter de nouveau ! (Rires)
Je pense qu’un des points positif c’est qu’en tant que chanteur on sait que notre santé est tellement importante de toutes manières, même avant le Covid. Quand l’un d’entre nous attrapait froid, comme Leona a dit, on était tous très respectueux, on faisait attention. On utilise du gel anti-bactérien ! (Rires) On pourrait dire qu’on était préparés au Covid sur ce point.

Est-ce que vous pensez que ça a changé votre façon de voir les choses ?

Personnellement ma gratitude. Être reconnaissant pour les opportunités qu’on nous donne et j’espère que l’on continuera à nous donner après le Covid. Donc oui la gratitude. C’est un rappel de vivre dans l’instant parce que tu ne sais pas ce qu’il peut se passer ensuite. Ne pas prendre les gens pour acquis. Peut-importe ce que tu penses devoir leur dire, dis-le maintenant parce que tu ne sais pas la prochaine fois que tu pourras.
Oui et aussi trouver un équilibre, le repos. C’est dans la bible et c’est mon favoris « More than one of god is lying there » donc il faut se souvenir que l’énergie, l’amour, le travail sont la source pour vivre tous ensemble dans l’instant présent donc il faut l’apprécier.

C’est beau… (Rires) Dernière question plus classique, on voulait aussi savoir, d’où vient votre inspiration ?

On est nombreux dans le choeur à vivre dans le sud de Londres. Là où il y a de la house, du reggae, un grand sens de la fête… Et c’est définitivement quelque chose pour avoir un son créatif ! Tout ce qu’on a apporte c’est trop bien !
Comme on a dit on est tous des gens différents, on est inspirés les uns par les autres. Tout le monde apporte sa sonorité, son entité… Tout le monde apporte quelque chose de différent donc c’est excitant et on s’encourage à être meilleurs.

Merci beaucoup !

*« Nous ne sommes qu’un »

Florie Pelage

Author Florie Pelage

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