Trentemøller
Trois ans après Observe, Trentemøller revient en ce début d’année 2022 avec son sixième album studio, Memoria, sorti le 11 février sur son label In My Room.
Au cours de ces vingt-cinq années, le danois Anders Trentemøller a forgé sa réputation sur la régularité de sa musique. Les sorties s’enchaînaient comme une suite logique de chapitres, créant une évolution musicale subtile mais radicale si l’on retrace son parcours ces deux dernières décennies. C’est donc dans cette continuité que s’inscrit Memoria, généreux album de quatorze titres qui entrecroise brillamment dream pop, ambient, pop électronique et noise rock. Des ambiances déjà explorées par le copenhaguois dans son précédent album, Observe, s’éloignant ainsi de la minimale house de ses débuts.
La musique de Trentemøller comporte néanmoins des leitmotivs auxquels Memoria n’échappe pas. A commencer par l’atmosphère planante et hypnotique qui domine les quatorze titres, véritable signature chez l’artiste danois dont l’intensité des productions repose sur les paradoxes qui y règnent.
La force glaciale et tranchante qui émane de sa musique se teinte d’une sensualité irradiante apportée ici par le chant de Lisbet Fritze sur « Veil of White », « No More Kissing In The Rain », « In The Gloaming », « All The Soon » et « Like A Daydream ». A noter que Trentemøller a composé les mélodies vocales et les lyrics de ces cinq titres, une grande première pour ce dernier !
Les accents shoegaze et noise rock dont se parent certains titres tels que « Glow », « Dead Or Alive » ou encore « Drifting Stars » apportent quant à eux l’énergie et la fougue qui se confronte à la précision chirurgicale prédominante dans les productions de Trentemøller.
Ce nouvel album porte donc bien son nom si on le met en perspective avec les précédentes compositions du virtuose danois. Néanmoins Memoria réserve aussi son lot de nouveautés et réussit à garder notre attention pendant près de 1h15. Le génie de Trentemøller continue de surprendre et force toujours l’admiration, vingt-cinq ans après le lancement de sa carrière.
Credit photos : SOFIE NORREGAARD, Karen Rosetzsky
