S’il y a bien un effet de mode musical qui n’est pas passé inaperçu, c’est celui-ci ! Entré en catimini dans les studios, il est maintenant devenu incontournable dans beaucoup de styles de musique. Pour le meilleur… et pour le pire ! KAO te raconte son histoire.
Attention surprise ! L’auto-tune fut à l’origine inventé par Andy Hildebrand un sismologue à la retraite (oui vous avez bien lu), à qui un ami fit remarquer que son logiciel de calcul des risques de séisme pouvait sans doute être employé à aider sa femme à chanter juste…
Et il avait raison ! Car les algorithmes développés par Andy pour l’industrie pétrolière s’avérant effectivement apte à déduire si une mélodie vocale colle à la gamme correspondant à une tonalité définie (la majeur ou do mineur par exemple) ou s’en éloigne. Si la note n’est pas juste (une bête histoire de fréquences, ni plus ni moins) le logiciel corrige en montant ou en descendant la note de manière proportionnelle pour la rendre juste.
On ne sait pas si la femme de l’ami en question chante mieux maintenant, mais le logiciel n’a pas tardé à faire parler de lui dans le milieu…
C’est ainsi qu’est né le logiciel Auto-tune, des studios Antares en 1997. Très vite, il fut utilisé par les producteurs et les studios car il permettait de transformer une prestation émotionnellement pertinente mais un peu limite niveau justesse en une prestation belle et juste. Le gain de temps en studio fut énorme… L’effet étant indétectable si utilisé de manière correcte.
Très vite les ingés-son se sont rendu compte qu’en poussant l’effet à son maximum, le rendu de la voix était fortement modifié, et devenait robotique. C’est le titre Believe de Cher qui, en 1998, deviendra le premier single utilisant l’Auto-tune de cette manière. Elle sera très vite suivi du rappeur T-Pain sur son album Rappa Ternt Sanga (un rappeur devenu chanteur).
En France Booba sur 0.9 et Rohff sur Le code de l’horreur seront fin 2008 les premiers artistes à s’en servir. Si cette utilisation du logiciel fut à l’origine très critiquée, elle est finalement devenue habituelle aujourd’hui, et rares sont les productions hip-hop qui ne l’utilisent pas depuis les années 2010.
Ainsi, d’un effet utilisé pour détecter les séismes puis un logiciel de correction vocal « indétectable », l’auto-tune a évolué peu à peu jusqu’à devenir une véritable signature sonore immédiatement reconnaissable.
Si tu as lu jusqu’ici, tu mérites bien une info en plus pour briller en société et (peut-être enfin) impressionner ton crush !
Il ne faut pas faire l’erreur courante de confondre l’effet Auto-tune et le Vocoder, l’effet utilisé depuis les années 70, et qui permet quant à lui de moduler le son d’un synthé avec la voix, même si la texture sonore peut-être parfois similaire.
Vous pourrez notamment entendre un Vocoder sur « I Feel It Coming » de The Weeknd feat. Daft Punk !