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« Il n’y a pas de formule magique pour percer dans le rap. En tout cas, ce qui a marché pour moi c’est d’être différent ». Cette singularité, Benjamin Epps l’assume pleinement et c’est ce qui fait son authenticité. Tantôt rappeur conscient, tantôt maître de l’égotrip, le rappeur originaire du Gabon est inclassable dans le vaste écosystème rap.

 Deux ans après son premier EP, Le Futur, sorti en 2020, Benjamin Epps sort son troisième projet « Vous n’êtes pas contents ? Triplé ! », disponible depuis le 28 janvier. Celui qu’on surnomme « le meilleur rappeur de France » enchaîne les scènes depuis la sortie de son dernier EP. C’est lors de la Magnifique Society que nous avons eu l’occasion de le rencontrer.  

 

Comment as-tu découvert le rap ? J’ai découvert le rap par ma famille, grâce à mon grand frère. Il rentrait de France et il avait emmené des magazines : VIBE, XXL Magazine, des cassettes vidéo, des CD et je suis tombée dedans directement. Je suis devenue un grand fan de rap.  Je suis né à Libreville au Gabon et il y avait déjà une très grande scène rap. À la base, j’étais fan de football quand j’étais petit et le rap m’a converti. 

Est-ce que le fait d’être né à Libreville t’a influencé dans ta musique ? Oui, le Gabon a influencé ma musique parce que c’est une autre philosophie de vie, c’est une autre façon de voir les choses. J’ai été au bout de mes études secondaires car j’avais une pression de la part de ma famille et aujourd’hui ça a eu un impact sur ma manière de rapper, sur les expressions que j’utilise.

Que penses-tu de la scène rap actuelle ? Je pense que la scène française est au top de sa forme. Elle est très éclectique. Si on va de la gauche vers la droite, on peut partir de Booba à Lomepal. On a vraiment toutes sortes de style.

On te définit comme étant un « rappeur conscient » mais l’égotrip est omniprésent dans la scène rap actuelle.  Est-ce que tu te situes dans un créneau précis ? Je fais les deux. L’écosystème rap est très large. On a B20, Lomepal, Vald, Luidji. Tous ces styles sont différents. Pour moi, tous ces artistes font du rap, je n’essaie pas de mettre une étiquette sur ce qu’ils font. Ce sont des approches très différentes mais le résultat est le même.

Est-ce une richesse qu’il y ait aujourd’hui autant de rappeurs que de styles de rap ? Bien sûr. S’il n’y a que des mecs comme Kaaris, des mecs comme Laylow n’existent pas. Je pense qu’il y a vraiment de la place pour tout le monde. 

Pourquoi avoir repris la phrase de Kylian Mbappé « vous n’êtes pas contents ? Triplé ! » ?
Je suis un très grand fan de Kylian, de sa façon de jouer, de sa manière de s’exprimer. J’ai repris cette phrase car j’avais fait deux EP avant et c’était le titre du troisième EP « Vous n’êtes pas content ? Triplé ». Mais aussi parce que Kylian au moment où il le dit c’est pour s’affirmer. C’était donc une manière pour moi de dire, je suis là en tant que rappeur, je suis présent.

Tu as participé à Hip Hop Symphonique en début d’année ? Est-ce important pour toi de mélanger plusieurs styles musicaux ? Comme ton featuring avec Selah Sue par exemple. Je suis un grand fan de Selah Sue depuis 2012-2013. Faire un morceau avec elle et le défendre sur scène avec un orchestre derrière, c’était magnifique. Au-delà-de ça, le fait de mélanger les genres, je pense que c’est la musique qui gagne. Je ne fais pas de l’électro non plus, même si, ça ne me gênerait sans doute pas de trouver un juste milieu, un compromis entre ce style de musique et le rap. Mais je pense que ce qu’il faut retenir, c’est que c’est important pour la culture musicale de s’ouvrir à autre chose. 

Qu’est-ce que tu donnerais comme conseils à un jeune qui veut se lancer dans le rap ? Il n’y a pas de formule magique pour percer dans le rap. En tout cas, ce qui a marché pour moi c’est d’être différent. Je lui dirais « soit différent ». Si les autres sont habillés en rose, vient habiller en violet. Ça a été ma force à un moment où tout semblait homogène. Il y a eu une proposition différente et c’est ce qui a attiré les gens. Il faut qu’il ou qu’elle apporte quelque chose de nouveau ou de différent. 

Qu’est-ce que je peux te souhaiter pour la suite de plus que tu n’as pas encore accompli ? J’aimerais faire un beau premier album, faire des featurings avec des rappeurs que j’apprécie, voyager en rencontrant des gens et produire. 

 

Photo : Fifou

Audrey Makiesse

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