Les Francos de Montréal
Le 9 juin KAO s’envolait vers le pays du pavé chinois et de la poutine, Montréal ! Mais pourquoi faire tu te demandes ? Tout simplement pour couvrir l’un des festivals les plus cool du Québec : les Francos de Montréal.
Fraîchement arrivée la veille, la team KAO était prête à découvrir la fine fleur des artistes de la cité des mille lumières. Le lendemain, la ville est déjà en effervescence, prête à entamer le 1er jour de cette 33ème édition. On y découvre plusieurs scènes ici et là au cœur du Quartier des Spectacles.
Jour 1 : Plongée dans la frénésie des Francos.
Il est 17h et notre première claque s’appelle Le Couleur (ITW à venir), trio composé de Laurence Giroux-Do (chant), Patrick Gosselin (basse) et Steeven Chouinard (batterie). Musicalement on y trouve un doux mélange d’indie/electro pop plein de nostalgie. Face à la scène, des enfants dansent innocemment sur les influences vintage 70’s du groupe, un coup psychédélique, un coup disco. Cela nous à donné envie de changer toute la déco de notre appart en formica. Danse endiablée et solos de guitare, la 33ème édition des Franco est ouverte !
Nous continuons notre aventure par les scène Loto-Québec et Hydro-Québec, assis les fesses dans l’herbe, et nous y découvrons la chanteuse Axele et son groupe, qui n’en est pas à ses premières Francos. La star de la pop, qui nous a charmés par le passé avec ses hits “Placebo”, “Éclat” et “L’envers du décor” est bien connue à Montréal depuis sa participation à « La Voix » (The Voice canadien). Axele c’est de la pop, fraîche à l’état pure et elle enchante le public de la scène Loto-Québec.
Du côté d’Hydro-Québec, on retrouve le groupe Bronswick, un duo qui nous interpelle par son contraste. D’un côté Bertrand Pouyet avec son look de rappeur à la Cypress Hill et Catherine Coutu dans une crinoline moderne, leur son est intemporel entre l’urbain et la pop mélancolique.
Après avoir continué pendant un temps à arpenter les nombreuses scénes gratuites du festival, la cloche sonne, il est temps de retrouver les française de La Femme au MTelus, rue Sainte Catherine. La salle, dont l’existence remonte à 1884, est rempli de vie par son histoire et le public qui attends avec impatiente La Femme et sa première partie Laurene-Anne. Nous avons soudainement compris la phrase entendue toute la journée « Ne ratez surtout pas Laurene-Anne ». Et on a bien fait ! Nous découvrons une artiste envoûtante, l’auteure-compositrice-interprète nous emmène avec sa voix ailée dans sa douceur étrange. Note de fin pour Laurene-Anne, dans notre tête l’artiste, grâce à sa prestation, rentre dans notre top 3 des Francos.
C’est au tour de La Femme de monter sur scène, vêtus de leurs fameux costume blanc. Décomplexé et avec leur créativité insolente qui leur est propre, entre psychédélisme, rap et électro-punk, qui se veulent le reflet d’un monde désorienté. Le groupe sans codes enchaîne les tubes de “Où va le Monde” à l’énorme “Sur la Plage”.
La soirée continue sur l’éééénoooooorme scène Bell ! Une nuée de personnes est présente pour le rappeur Koriass. Le public est vivant, les masques ne sont plus là et ça fait du bien. La place est remplie par sa voix forgée par la force des mots.
La nuit est tombée depuis longtemps et il est temps pour nous de regagner notre lit, la journée de demain s’annonce toute aussi remplie.
Jour 2 : Les Francos nous embrassent.
Après avoir regardé ce matin la vue imprenable sur les buildings de Montréal, il est temps pour nous de nous kiffer notre deuxième journée aux Francos. Et à notre grande surprise, le soleil est au rendez-vous ! (Oui, avant de partir on a un peu paniqué car c’était pluie non-stop. Montreal : 1 – Evelyne Delia : 0)
Aux Francos les concerts commencent à 17h, notre équipe décide donc de parcourir la ville. Les Francos n’est pas le seul festival du week end sur la rue Saint-Laurent et nous découvrons avec joie le Festival des Murals, qui met en valeur tous les graffs de la ville. Après avoir fait les badaux et lâché un PEL dans toutes les friperies de la rue, nous sommes de retour vers le quartier des Arts et on démarre cette deuxième journée avec la chanteuse Caracol sur la scène Bell pour un set rempli de vitamines D ! Il fait chaud et le set de la chanteuse nous donne l’impression de planer en Jamaïque avec ses rythmes reggae, soul ou même Hip-hop.
Go to scène SiriusXM pour découvrir le groupe Gazoline, un vrai rock band de guitare et ça fait du bien ! Gazoline c’est 5 gars nourris au punk-rock. Le guitariste enchaîne les riffs et les solos, on s’en prend plein la tête et on aime ça !
Les dernières notes de guitares s’éteignent et juste le temps de tourner la tête d’autres surgissent à notre droite sur la scène Loto-québec. Quand arrive sur scène un monument de la musique au quebec : France D’Amour. Très peu connue en France, nous avons pu nous rendre compte de la popularité de l’artiste (et oui France d’amour c’est 30 ans carrière). Entourée de ses musiciens, elle envoûte le public avec ses chansons rock dédiées à l’amour et à la vie. Entre chaque chanson France d’Amour parle, fais de l’humour et de petits riffs des plus grands succès du rock comme “Seven Nation Army” des Whites Stripes ou “Thunderstruck” d’AC/DC. Un set qui nous a rempli de bonheur simple comme on les aime.
Le soleil commence à tomber, il est temps d’aller voir une artiste que l’on affectionne particulièrement. Ce soir rendez-vous au Club Soda, pour rencontrer Fishback ! On découvre une salle magnifique, on ne sait pas pourquoi mais très rapidement on s’y sent bien au Club Soda. Paraît sur scène la queen de la synth pop française, charismatique, en noir surplombé d’un chapeau. Sur scène, elle est comme une créature insaisissable et fascinante. Sa prestation est plus que maîtrisée, “Un autre que toi” enflamme la salle (tu nous connais, professionnel avant tout, on a quand même ondulé nos petits corps).
Nous n’étions pas prêts à la suite de notre soirée. Nous rejoignons de nouveau la scène Bell (tu sais la très très grande) et là, nouvelle claque. Le public est plus que dense, électrique et on comprend vite pourquoi. Sur scène le rappeur Souldia, crâne rasé, rempli de tatouages, à son tableau de chasse 10 albums, 2 disques d’or. On entend une voix rauque qui retentit sur toute la Place des Arts sur le titre “Brûler” et soudain, un frisson à littéralement parcouru nos corps. Souldia nous touche par son rap viscéral. Lui et le public ne font qu’un. Ce concert n’est pas un concert comme les autres, on ressent à ce moment-là, le sentiment que la musique pour les Francos de Montréal est une raison de vivre.
Allé hop un dernier petit concert et au lit ! Avant de rejoindre les bras de morphée nous étions curieux d’aller revoir l’une de nos découvertes du printemps de Bourges 2020 : Les Louanges. L’annonce du concert s’est faite le jour même et à notre grande joie la scène du Silo brasseurs est remplie de monde. On découvre le groupe de Vincent Roberge (enfin comme on peux car il y a vraiment beaucoup de monde). On retrouve le son de pop alternatif que l’on aime tant entre Jazz et R&b.
Jour 3 – Fin de la colo sous le soleil (ou pas)
On est de retour Place des Arts pour notre dernier jour des Francos (oui, nous aussi on est triste, c’est court) mais ce n’est pas encore fini, la journée s’annonce pleine de surprise et d’émotions !
C’est une ambiance d’Amérique du sud que l’on retrouve à la scène Loto-quebec grâce à la chanteuse française Cléa Vincent. La chanteuse nous dévoile un set solaire et coloré. Sur scène, elle y défend sa dernière création “Tropi-Cléa 3”. Clea fait onduler toute notre équipe avec le sentiment d’être à La Paz dans les 80’s.
De l’autre côté, un groupe commence à se mettre en place avant de monter sur scène. Et ce groupe n’est autre qu’une prochaine claque que nous offrira le festival des Francos de Montréal. Allo Fantôme, découverte des Francovertes 2022, le projet musical de Samuel Gendron, est sur-dynamique et incarne l’extravagance des années 70. Sur scène 8 musiciens : guitares, basse, flûte, piano, saxophone. Allant au-delà des codes, Allo Fantôme c’est un concert, une fanfare et une pièce de théâtre baroque à lui seul. Le son y est raffiné, déjanté et promet un bel avenir au projet.
20h sonne, il est l’heure pour les Francos de rendre hommage à l’artiste Karim Ouellet lors d’une veillée en son honneur. L’auteur-compositeur-interprète a été retrouvé sans vie dans son appartement le 17 janvier dernier à l’âge de 37 ans. La soirée intitulée “Bye bye Karim” nous à laissé un souvenir poignant. Devant la scène Bell, des dizaines de milliers de fans sont aussi venus lui rendre hommage. Sur scène, sa famille, ses amis, Sarahmée, Ariane Moffatt, Valaire, Hubert Lenoir, Claude Bégin, Alaclair Ensemble, Fanny Bloom et La Bronze. Parfois touchant, parfois festif. Des projections de l’artiste sur les façades de l’université longeant l’avenue en ont ému plus d’un. Le moment est fort et restera dans nos cœurs car il prouve une fois de plus que les Francos n’est pas qu’un simple festival.
Fin de la veillée, il nous faudra un peu de temps avant de nous remettre de cette soirée, nous croisons une dernière fois avec tendresse les acteurs qui nous ont permis de passer un festival plus que magique. Un au revoir forcé par la pluie et l’orage.
Merci à toutes l’équipe des Francos pour leurs accueil chaleureux et un merci tout particulièrement à Laurent Saunier qui signe sa dernière édition des Francos. Chapeau et merci pour tout <3