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Marie-Gold

La rappeuse montréalaise Marie-Gold glisse le titre « Impatiente » à côté de son premier album « Règle d’Or » et remplit les bacs d’une nouvelle scène rap engagée qui refuse « féminin » comme qualificatif.

Rare sont les artistes féminines sur les photos de classe du rapgame, où sexisme et misogynie s’assoient côte à côte depuis des lustres. Mais “tout vient à point à qui sait attendre” rappelle Marie-Gold avec un doux accent québécois dans son dernier titre Impatiente. Un texte mis en forme pour annoncer son envie de gravir les échelons, qu’un clip réalisé par Pablo Tuduri et Mathieu Renoult et produit par ‘Martine aimait les films’ vient compléter. À travers des jeux d’illusion et une reprise des codes du DIY, la rappeuse se rêve en couverture de magazine, voiture de sport et tournées internationales.

« Je cherchais des images fortes et léchées, avec un concept puissant » explique Marie-Gold. 

Mais face à cette soif de célébrité et clichés symboliques de la réussite dans le rap bling, on ne peut pas passer à côté d’un parfum d’ironie. Un additif moins présent dans les premiers sons extraits de l’album Règle d’Or, réalisé en collaboration avec des beatmakers montréalais, français et belges. Trois points sur la carte où la scène hip-hop prend de l’ampleur et drop ses pépites une à une en tentant de changer les règles.

Sombre, le clip en noir et blanc de Jack est livré en commun avec le son Pousse ta luck qui, à l’inverse mise sur l’ultra-coloré. Une seule vidéo, deux ambiances. Dans le dernier, Marie-Gold y met en opposition rap et études avec toujours cette ambition de réussir qui rugit en fond de texte. Dans Goélands, en feat. avec Kirouac et Lydia Képinski, le titre se confond avec l’expression “going out” et glorifie une génération responsable et décomplexée qui fait la fête en refusant le terme de “débauche” au profit de “liberté”. Des thèmes variés et des images qui s’accordent au titre plus qu’à un univers visuel assimilé à l’artiste, mais toujours en ressort cette envie d’exister. L’ambition, la liberté, la nécessité de faire sa place, d’être soi-même.

Pour celle qui refuse l’étiquette de «rap féminin», son style se qualifie alors d’engagé naviguant entre trap et références old school. Et même si elle ne s’empêche pas d’évoquer la sous-représentation des femmes sur la scène hip-hop, le simple fait de rapper amène déjà à changer le paysage du rap.

Suzon Depraiter

Author Suzon Depraiter

Rédactrice en chef web, Suzon est surtout fan de boules à facettes et de fringues à paillettes.

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