Prudence

Olivia Merilahti, chanteuse de The Dø, devient Prudence le temps d’une échappée en solo et d’un premier EP futuriste : Be Water.

Alors que Dan Levy a récemment fait parler de lui en signant la bande originale du film d’animation « J’ai perdu mon corps », l’autre moitié de The Dø prend aussi la tangente. En solo, Olivia Merilahti se rebaptise Prudence et, portée par son amour de la pop, signe un premier EP audacieux qui s’inspire de références hétéroclites mythiques dans la culture musicale. Prudence cite les pionnières des machines synthétiques, Suzanne Ciani en tête, les allemands Kraftwerk, la queen australienne Sia ou le rappeur canadien Drake tout comme les bandes originales de Hans Zimmer et notamment celle du film « Interstellar ». Un moodboard complet, qui se sert de tous les fuseaux horaires pour reconstituer une pop avant-gardiste, en marge des mélodies francophones actuelles qui puisent plutôt leurs inspirations dans la variété de Brel ou France Gall.

Là, on n’y est pas vraiment.

La chanteuse de The Dø reste sur sa ligne édito électro en s’entourant notamment de Xavier Dulong de Rosnay, moitié du groupe français Justice, et de Surkin qui avait lui-même collaboré avec M.I.A, Gavras et d’autres indétrônables du XXIe siècle. Une réunion d’alumnis, forcément pionniers ou pionnières de quelque chose, toujours en avance sur tout le monde.

En résulte un EP fait de provocations salvatrices, de sensualité et de déclarations d’amour universel sur fond d’électro-pop nébuleux. Héroïne de ses histoires, femme, soeur, mère, justicière, quatrième étoile des cat’s eyes, néo-rachael de Blade Runner, Prudence puise dans la science-fiction pour créer de nouvelles légendes.

Notre coup de coeur : Offenses, qui allie l’anglais qui prime dans The Dø et le français qui guide le projet Prudence, les paroles entêtantes et les instru planantes, la pop et l’électro sur fond de voix aigüe presque céleste, dans un décor à la James Cameron. Et sinon, tout l’EP Be Water.