was successfully added to your cart.
Territory

Près de trois mois après la sortie de Protocol, premier album nébuleux du quatuor Territory, le grand jour se présente enfin pour le performer sous les projecteurs. Afin d’optimiser les conditions de prestation du plateau, il convenait de choisir une salle suffisamment équipée, tant dans sa disposition que dans sa capacité à accueillir une foule aussi déchainée qu’enthousiaste malgré le début de semaine.

Le lundi 13 juin, afin de célébrer la sortie du premier long-format de Territory, la Boule Noire est investie par un plateau organisé par Le Cèpe Records dans lequel figure Francis Mallari, chanteur de Rendez-Vous qui se produit régulièrement en solo, les Havrais Dead Myth et bien évidemment Territory, en tête d’affiche.

Arrivé aux alentours de 18h30 pour venir observer les derniers préparatifs avant l’ouverture officielle des portes, j’ai, de prime abord, été saisi d’une intense incrédulité face à l’immense queue de spectateurs qui s’agglutine jusqu’à l’Ibis Hotel situé près des magasins de souvenirs à la première intersection du boulevard Rochechouart. Je connaissais déjà la notoriété de Territory dans le circuit parisien mais là ! J’en restais scotché.

Heureusement ou malheureusement, selon si l’on se positionne du côté de l’artiste ou du spectateur, il s’agissait seulement de la queue pour assister au concert de Sigrid à la Cigale. Venue l’heure de l’ouverture des portes, la salle se remplit promptement de l’arrivée en continue d’un public hétéroclite regroupant autant des musiciens et professionnels de la scène actuelle que des amateurs des groupes programmés. Un peu avant 20 heures débute Francis Mallari qui choisit pour son entrée sur scène d’interpréter « Jealous Guy » de John Lennon.

À 20h10, je note que l’assemblé d’auditeurs était déjà tout aussi dense qu’absorbée par la performance du chanteur de Rendez-Vous. Après cette première partie vibrante, aux côtés de Martin Rocchia à la basse qui officie habituellement à la guitare pour le groupe vedette de l’événement, Mallari transmet le flambeau à Dead Myth. Avec un premier EP prometteur, le trio de psyché-garage originaire de Normandie a aisément confirmé sa formule sur un album sorti en avril dernier sur Le Cèpe Records, avant de le défendre sur les scènes d’Europe.

Autant explosif qu’immersif avec ses compositions enivrantes, le show, animé par l’énergie débordante de Clément Mehenni et de Jordan Le Prévost-Lofong, respectivement bassiste et batteur de la formation, semble subjuguer les près de deux-cents spectateurs présents. Certains sont venus spécifiquement pour les voir, d’autres découvrent ce groupe émergent dans le paysage du rock indépendant. On peut prosaïquement résumer leur prestation à une alchimie ravageuse entre les deux membres survoltés dans laquelle le chanteur François Sement, moins exubérant, pondère avec finesse au moyen de ses riffs et de son timbre vocal franc et sans fioriture ces compositions aussi tonitruantes que nébuleuses.

Suite à près de trois quarts d’heures d’un orage harmonieux, vient le tour du clou du spectacle. La Boule Noire est désormais aussi blindée que si le public de La Cigale avait rejoint les festivités. Lors de l’entrée sur scène du quatuor parisien, les amateurs de Territory assistent à une surprise de bon augure. C’est Noé, habituellement batteur du trio Deedee & The Abracadabras, qui, étrangement, vient alors s’installer derrière la batterie. Séduit par sa dextérité et son sens du rythme, Territory lui a confié ce baptême du feu afin de faire ses preuves pour poursuivre l’aventure dans leurs rangs.

Malgré le court laps de temps qui lui était accordé pour travailler les titres de Protocol, le batteur n’a aucunement failli et a su avec ses nouveaux collaborateurs captiver efficacement cet auditoire bouillant au moyen de titres mélancoliques et de phases ardentes. Dernière surprise, alors que l’on pensait ne découvrir uniquement les titres de ce récent opus joué en live, vers 22h10, Francis Mallari fait triomphalement son retour sur scène, dans la peau de Ian Brown, pour interpréter remarquablement avec le quatuor la chanson « I Wanna Be Adored » des Stone Roses.

📸 Gabbie Burns

Michel-Angelo Fedida

Author Michel-Angelo Fedida

More posts by Michel-Angelo Fedida

Leave a Reply