Røcket : nouveau visage de la pop française

Avec son premier clip A Tease, le flamboyant Røcket ouvre les portes de son univers sur-vitaminé inspiré des 90s mais aux préoccupations bien actuelles. Une entrée remarquée sur la scène française de l’ex-petit Chanteur à la Croix de Bois reconverti à la pop ! Rencontre.

Comment te décrirais-tu à une personne qui te découvre ?
Moi c’est Røcket, j’arrive avec mon “ø” pour être au plus bas de votre référencement. Mais ça montre que j’aime beaucoup le challenge et c’est pourquoi je fais de la pop. Tu peux me découvrir avec mon nouveau single A Tease, le clip est assez fun !

Dans ta musique on ressent fortement l’empreinte des années 90, encore plus dans ce dernier single-clip, tant dans les sonorités que dans l’esthétique. Pourquoi cette période en particulier ? Qu’est-ce qu’elle t’inspire ?
Il y a une extravagance et une gestion des couleurs qui me plaisent énormément. Et puis en vrai ça colle bien avec mon personnage. Je le vois vraiment comme un fantasme que je veux vivre à 100% musicalement et esthétiquement.

D’ailleurs, en parlant d’inspiration, comment est-ce que tu la trouves ? Avec quoi, avec qui ?
Souvent sous la douche… quand je suis seul avec moi-même ou alors très tard le soir vers 2h du matin j’ai un pic de créativité, c’est très fluide. C’est d’ailleurs comme ça que “A Tease” mon dernier single a été conçu (*clin d’oeil* puisque vous ne pouvez pas me voir).

Dans tes références tu cites notamment Michael et Janet Jackson. Que penses-tu de la scène pop et r’n’b actuelle ?
La scène actuelle est extrêmement saturée mais je trouve ça fun car on n’a jamais eu une industrie avec autant de diversité en termes de profils et de propositions artistiques. Personnellement ça me pousse à me donner à fond dans tout ce que j’entreprends.

« J’ÉTAIS CLAIREMENT DESTINÉ À POSER EN STRING BONBON DANS UN CLIP »

Entre être chanteur lyrique à la Croix de Bois et chanteur pop il y a quand même un fossé. Qu’est-ce que cette première expérience vocale t’a apporté ?
Cette expérience m’a montré que j’étais différent des autres et que j’étais clairement destiné à poser en string bonbon dans un clip ! En toute honnêteté, c’était une très bonne base pour commencer la musique et je suis fier d’avoir parcouru le monde avec cette chorale.

Quel a été le déclic qui t’a poussé à entamer une carrière artistique ?
J’étais au premier rang du Formation World Tour de Beyoncé au Stade de France. On n’en sort pas indemne.

Si tu n’avais pas fait de la musique, vers quoi tu te serais tourné ?
Vers mon métier qui à la base est chef de pub junior et puis j’aurais sûrement ouvert une boite de consulting en branding aussi.

Røcket, ton nom de scène, fait référence à la Guyane. En quoi est-ce ce important pour toi de faire ce lien ultra-marin avec ta musique ?
La Guyane est un territoire français qui est très peu mis en avant malgré le fait qu’on y lance des fusées. Certains de nos dirigeants pensent que c’est une île. Avec mon nom de scène, je souhaitais rayonner culturellement à travers elle.

Pourquoi chanter en anglais ?
Il se trouve que j’ai suivi des cours de LV2 toute ma vie et je voulais montrer que ça pouvait servir. Je réfléchis à l’espagnol aussi, après tout j’ai une licence en LEA donc pourquoi pas.

Ton clip “ A Tease “ a pu être produit grâce à un financement participatif. En quoi cela a-t-il eu un impact sur la réalisation ?
Sans ce crowdfunding je n’aurais pas franchi ce premier pas aussi vite. Je voulais faire un clip qui me représentait clairement et dont je pourrais être fier. Lors de la réalisation du clip, à chaque fois qu’il y avait un moment difficile je pensais à tous les gens qui m’avaient fait confiance. C’est très réconfortant de sentir qu’il y a du monde derrière soi. Surtout quand tu gères ta carrière seul.

« LES ARTISTES ACTUELS NE SE CENSURENT PAS »

Tu as exprimé avoir des messages à faire passer notamment à propos de l’acceptation de soi, la vulnérabilité et la liberté de vivre selon ses propres choix. Est-ce que tu penses qu’il y a encore certains sujets tabous dans la musique ?
Du côté des artistes il n’y a selon moi pas de tabous. Les artistes actuels ne se censurent pas et n’ont pas peur de s’exprimer sur des choses qui leur tiennent à cœur via leurs paroles ou le visuel qui accompagne leur musique.

Ces dernières années ont été riches en mouvements sociaux, comment tu perçois l’évolution de la société actuellement ?
Il y a une réelle fracture entre les gens. Cette fracture a toujours été présente mais elle est d’autant plus apparente aujourd’hui car tout le monde peut librement s’exprimer. C’est une période chargée en confrontation mais nécessaire pour tendre vers une société plus égalitaire.

Tu sembles être un artiste engagé, notamment d’un point de vue mode en portant des marques écoresponsables comme Outrage ou encore des vêtements up-cyclés. Qu’est-ce qui motive cette démarche ?
Je suis naturellement quelqu’un qui prend soin de ses vêtements. Pour vous dire je porte encore des pulls ou des vestes de l’époque du lycée. Et les chaussures n’en parlons même pas. La fast-fashion n’est pas un modèle viable surtout quand on voit l’état de notre planète. Je ne suis pas la personne la plus écolo du monde mais si je peux aider à tendre vers une consommation un peu plus responsable alors je le fais avec plaisir. Et puis les vêtements de Outrage déboitent faut le dire.

C’est quoi ta dernière découverte musicale ?
Un nouveau mec là. Røcket. C’est un peu chaleureux en cette période hivernale ça peut faire du bien. Il y a un EP prévu en 2022. On attend de voir ce que ça donne.

Si tu devais passer une bonne soirée avec 3 personnes, mortes ou vivantes, qui serait invité ?
Alors il y aurait :

• Maïté qui s’occuperait de faire cuire un sanglier à la broche qu’elle aura préalablement dépecé elle-même devant nous sous forme de tuto (avec le logo de l’INA)
• Rihanna qui veillerait à ce que nous soyons tous bien maquillés parce qu’elle refuse de sortir un album.
• Laurent Voulzy nous ferait un showcase et chanterait “Bungalow Vide”
• Et moi je m’occuperais des Røck n’ Mules parce-que je serais toujours en pleine promo pour A Tease

© Vincent Fandos