was successfully added to your cart.
INTERVIEW

C’est autour d’un thé que nous avons rencontré Uele Lamore, artiste multi-casquettes.  On a parlé de “Loom”, son premier album, de films d’horreurs et de Miles Davis… Rencontre.


Est ce que tu pourrais te présenter ?

Je suis Uele Lamore, compositrice, productrice et je  fais aussi de l’arrangement et de la direction artistique

J’ai l’impression que la musique est viscérale pour toi ? Quand as-tu eu le déclic ?

J’ai toujours fait de la musique, ça a toujours été une constante. J’en fais depuis tellement de temps que pour moi c’est un peu devenu une entité… C’est quelque chose sur lequel je peux compter, qui sera toujours là quoi qu’il arrive. Après si on se base sur quand j’ai décidé d’en faire une carrière, c’est plus que je n’avais pas le choix, je suis vraiment inapte à faire autre chose (rires). J’avais pas le choix, pour être heureuse et m’offrir une bonne santé mentale, il fallait que la musique soit mon quotidien.

Tu as commencé par le violon et poursuivi par la guitare électrique, pourquoi ces instruments ?

J’ai commencé le violon en éveil musical quand j’avais 5 ans. Mais c’est un instrument qui demande tellement de concentration pour sortir un son correct ! Donc j’ai très vite laissé tomber. Je voulais faire du flamenco, parce que je voyais des gens au Centre du Marais car il y avait des cours là-bas, et je les trouvais super stylés. On m’a mis à la guitare classique, mais ça n’avait rien à voir avec le flamenco. Et je me disais “Qu’est ce que je fous à jouer des menuets ?”. Après il y a eu toute la déferlante du rock indé, les Strokes, les Arctic Monkeys… et je me suis dis que je voulais jouer de la guitare électrique parce que c’est trop stylé ! Mon père est américain, il était hyper saucé que je fasse de la guitare électrique parce que lui avait beaucoup écouté le Country Rock américain des 70’s.

Et il y a un autre instrument qui t’a attiré ?  Ou qui t’attire ?

Oui, j’ai fait de la trompette pendant un an parce que je suis devenu super fan de Miles Davis, surtout sa période 60’s et en fait “Kind of blue” c’est super facile à jouer !

Ton EP Loom est enfin sorti, c’est quoi son histoire ?

J’avais fait une première version du disque il y a 2 ans et demi, 3 ans. Ça n’avait rien à voir avec le disque actuel. C’était pendant une période ou j’étais hyper frustrée et un peu saoulé de là où j’en étais dans la musique, j’avais besoin de recommencer à écrire et composer. C’était une année nulle, j’avais pas de thune, donc je suis pas sorti de chez moi pendant 1 mois et j’ai fait que ça, mais sans but. Je voulais juste faire plein de tracks. J’ai fini le disque, mon manageur l’a fait circuler et Sony était intéressé pour le sortir un an et demi après. Je l’ai réécouté à ce moment-là et je l’ai détesté. Donc j’ai tout retravaillé, car si j’avais la chance de sortir un disque je ne voulais pas que ce soit celui-ci. En soit c’était un pari hyper dangereux car Sony avait signé un truc qui est devenu quelque chose d’autre. Mais heureusement ils ont dit que c’était mieux. Et sinon la sortie ne m’a pas vraiment stressé c’est tout ce qui va être déclenché après, les lives etc… Monter sur scène c’est sûrement le truc qui me met le plus de pression. Je voulais vraiment avoir un groupe sur scène et je me donne un vrai challenge, de donner un véritable aspect live à ce disque.

J’ai plus l’impression que tu peins la musique plutôt que tu la composes…

J’essaie toujours de raconter un truc. Je ne pense jamais à l’aspect théorique ou structurel. Ce qui fait que parfois les structures sont assez étranges. Je réfléchis pas, je trace.

Comment tu organises ton cerveau avec tout ça ? Le côté organisé et le lâcher-prise créatif ?

Le côté organisé je me l’impose, j’ai vraiment besoin d’une routine. Ma tête est tellement dans tous les sens, j’ai toujours été quelqu’un d’hyper dans la lune. Donc j’ai besoin d’avoir un certain équilibre.

Tu as pratiqué la musique dans plusieurs pays (les Etats-Unis, Angleterre, les Pays-Bas…) Il y a une différence de pratique ?

Oui alors aux US ils sont très compétitifs, il faut être le meilleur dans ce que tu fais, il n’y a pas de place à l’erreur. Les anglais ont un genre de snobisme positif, ils sont snobs mais ça fait avancer les choses. Les hollandais sont un peu chelou, ils aiment les choses étranges mais c’est cool car ils sont hyper ouverts d’esprit. En france c’est hyper particulier, on est un petit pays mais il y a énormément d’aides et donc il y a plein de mouvements musicaux qui tournent et qui ont leurs propres microcosmes. On n’est pas aussi bon en technique mais par contre il y a une vraie patte qui joue beaucoup grâce à la diversité.

Si ton son devait être une B.O de film ou de série ?

Dans “Loom” il y a des morceaux très différents, y’en a qui pourraient être dans des films d’animations ou des séries genre Euphoria. Ou faire une BO de film d’horreur… j’adore les films d’horreur !

Les meilleurs films d’horreur ?

Alors très vaste sujet (rires) ! Déjà, “Alien” et en mode année 80 “La chose”. Je trouve que le cinéma d’horreur c’est un genre qui vit une véritable renaissance. Récemment c’est “Get out” qui pour moi a changé le game et après tout les nouveaux films genre « Héréditaire » d’Ari Aster ou “The Witch” de Robert Eggers.

3 personnes pour un dîner mémorable ?

J’aimerais beaucoup Alex Turner, il a l’air très drôle. J’aimerais vraiment St Vincent parce que je la trouve super belle et je pense qu’elle a été une super inspi pour les filles qui font de la guitare et pleins de pop-stars. Après je le regretterais peut-être mais Miles Davis… mais au début de sa carrière (rires) ! J’ai lu une de ses autobiographies, je pense qu’il devait être un mec insupportable. Mais lui et Alex Turner bourrés, ça doit être génial !

On peut te souhaiter quoi pour 2022 ?

J’aimerais faire le plus de concerts possible et pourquoi pas faire un prochain disque Sony 🙂

Photos : Antoine de Tapol

Laura Naval

Author Laura Naval

More posts by Laura Naval

Leave a Reply