was successfully added to your cart.
The WRS

Deux ans après la sortie de leur premier album studio, les freaks wallons remettent le couvert pour un nouvel opus tonitruant. La formule reste immuable avec un résultat qui conserve l’impact foudroyant inhérent à leur identité sonore survoltée.

Le bouillonnement de la scène rock indépendante actuelle en France peut parfois susciter un léger manque d’intérêt pour la musique produite chez nos voisins, et plus précisément de l’autre côté des Ardennes. Ne soyons pas de mauvaise foi non plus, il y a bien les fous furieux de La Jungle qui ont effectué une percée non négligeable sur la scène rock hexagonale. Le duo n’est cependant pas la seule formation belge à se démarquer par des compositions aussi enflammées que détonantes. Elle a par ailleurs un point commun avec le trio de garage psychédélique The WRS – à comprendre Wires –, celui de laisser les textes au second plan pour se concentrer sur une instrumentation de tous les diables.

Basés à Charleroi et amis de longue date, Nacho (guitare, synthé, chant et thérémine), Sala (basse) et Benjamin (batterie et second vocaliste) ont monté le projet en 2018 suite à des jams aussi interminables que fructueuses qui ont nourri autant leur approche sonore que leurs aspirations. Leur première année d’exercice, durant laquelle ils font exploser les décibels lors de concerts enflammés à l’aide d’une section rythmique au jeu impétueux et à la prompte dextérité du guitariste, les amène alors à proposer un premier opus, enregistré en live et autoédité. Il fallut néanmoins attendre l’année suivante pour que les riffs des trois détraqués du garage wallon soient gravés sur un mini-album studio (distribué en France par Le Cèpe Rds), élaboré en une unique prise qui n’a requis que quelques heures.

Paru à la mi-septembre sur les labels belges Rockerill Records et Time Room Records, mais aussi Mystery Jack Recordings et Salty Dog Records pour le marché anglo-saxon, leur nouveau six-titres, Capicúa, assène une nouvelle gifle d’une main de fer dans un gant iridescent. Le jeu de guitare fuzzy, hypnotisant, boosté d’envolées psychédéliques, et le chant aussi distordu que trituré qui l’accompagne, viennent colorer de volutes acides les performances du tandem basse-batterie de la puissance d’une tempête.

https://www.youtube.com/watch?v=vtWTlfuvXTU

Quant au choix du titre du LP, qui signifie palindrome en espagnol, le groupe confie l’avoir choisi puisqu’il semblait correspondre à l’essence-même de leur opus. « Le mot Capicúa représentait pour nous une notion de boucle sonore, quelque chose de cyclique … Mais aussi quelque chose qui de par ce mot étranger pouvait venir d’ailleurs, une sorte d’exotisme psyché. »

À l’image de leurs compositions d’une harmonieuse brutalité, fiévreuse et aux sonorités altérées, le graphiste bruxellois Elzo Durt signe une pochette à la réalisation haute en couleur.

The WRS, avec leur arsenal de compositions tonitruantes, semblent avant tout taillés pour la scène. La véhémence de leurs prestations lives ne laissent jamais personne indifférent. Le trio hallucinatoire de Charleroi compte bien défier l’Europe occidentale, en février prochain, pour en découdre sur une tournée qui desservira la France, l’Espagne, le Portugal et la Suisse.

Michel-Angelo Fedida

Author Michel-Angelo Fedida

More posts by Michel-Angelo Fedida

Leave a Reply